Non seulement le pays affiche son leadership continental dans la préservation de l’environnement et le développement durable, mais il ambitionne également trouver des solutions durables dans la résolution du conflit homme-faune.
Pour matérialiser cette détermination, le président Ali Bongo Ondimba au cours de sa récente tournée républicaine à travers le pays a réaffirmé son engagement en donnant des instructions fermes au gouvernement en vue d’indemniser les populations victimes de ce conflit. Tout en poursuivant les efforts entrepris en amont. Dont certaines mesures phares font parties des recommandations formulées par les participants des Assises nationales sur la gestion du conflit homme-faune.
En collaboration avec l’organisation internationale Space for Giants (SFG), le Ministère des eaux et forêts s’est lancé dans la construction de barrières électriques dans tout le pays. Pour atténuer l’impact de cette problématique, à travers la vision impulsée par le président gabonais, le gouvernement en un an, aura déjà installé 251 clôtures électriques.
Et qui bénéficient à plus de 2388 personnes à ce jour. L’évaluation socioéconomique réalisée par SFG démontre le niveau de satisfaction très élevé parmi les populations bénéficiaires en zone rurale.
En sa qualité de partenaire technique, SFG accompagne le Ministère des eaux et forêts, de la mer, de l’environnement, chargé du plan climat et du plan d’affectation des terres en supervisant l’utilisation et l’entretien des clôtures par les populations pré identifiés, en formant les agents sur le terrain et en évaluant la performance de ces installations. Ces barrières électriques représentent une solution immédiate et efficace pour réduire les ravages causés par les éléphants dans les cultures vivrières.
Au Gabon, deux types de clôtures électriques sont utilisées : celles à haute spécification pour les activités commerciales, telles que l’agriculture commerciale, et les clôtures électriques mobiles destinées aux exploitations agricoles familiales, soutenant ainsi l’agriculture de subsistance. Ces deux types de clôtures permettent de repousser les éléphants en leur infligeant une décharge électrique lorsqu’ils entrent en contact avec les fils électrifiés.
Inspiré par des modèles d’expériences réussies au Kenya, cette méthode consiste à entourer un périmètre donné d’un enclos muni d’impulsions électriques émises sous forme de courtes rafales. Lorsque que les éléphants touchent les files, ils reçoivent une décharge désagréable et dissuasive, sans danger vital pour l’animal. Ainsi, les barrières électriques agissent à la fois comme une barrière physique et une barrière psychologique.
Les clôtures électriques mobiles contribuent au développement économique et social des communautés locales tout en préservant les éléphants de forêt d’Afrique, dont plus de la moitié de la population mondiale se trouve au Gabon (représentant ainsi 75 % de la dernière population d’éléphants d’Afrique).
La survie de ces animaux est essentielle pour la préservation des écosystèmes forestiers. Toutefois, l’efficacité et la durée de vie de ces clôtures dépendent de leur entretien, notamment du débroussaillage régulier autour de plantations.
Thierry Mocktar
