En 2010, selon les données officielles du Gouvernement, 150 000 personnes étaient sans emploi, soit un taux de chômage de 20,4%. Ces données, qui servent, plus de quatorze ans après, toujours de base d’analyse de la situation du chômage au Gabon, nécessitent d’être actualisées pour faire corps avec la réalité.
Alors que les Assises nationales sur l’emploi ont officiellement pris fin vendredi 14 mars 2025, la question de l’emploi comme l’indique la thématique était au cœur des enjeux des échanges. Cependant, un fait marquant interpelle la lucidité des analystes économiques : celui des chiffres du chômage au Gabon qui paraissent assez dépassés alors que le Gouvernement s’appuierait sur une vieille base statistique de 2010. Conséquence, l’analyse de la situation du chômage semble minimisée dès le départ, tout comme l’impertinence des politiques publiques mises en place pour chercher à régler la question.
Surfant avec insistance sur cette base statistique, la population des chômeurs du Gabon serait de 150 000 individus, soit 20,4% de la population active. Si l’on soustrait cette population de la population active du Gabon de 2013 dont les chiffres ont été communiqués par le ministère de l’Economie, soit 1 031 521 personnes en âge de travailler, on peut considérer que plus de 881 521 personnes seraient en activité.
Problème, ce chiffre est en déphasage avec la réalité. En effet, en considérant les crises économiques pétrolières de 2014, de 2017 et la crise sanitaire de la Covid-19 de 2020 qui ont accéléré l’effondrement de l’économie gabonaise, pousser de nombreuses entreprises à plier bagages, contraint le gouvernement à prendre des réformes dures et exacerbés la situation du chômage avec des conséquences sur le volet sociale, on peut s’interroger sur la pertinence de cette base.
Pour la seule années 2025, le président de la Transition, Chef de l’Etat, Gén. Brice Clotaire Oligui Nguema a fait le vœu de créer plus de 160 000 emplois. Cette projection remet à elle seule en cause, la situation réelle du chômage et invite le ministère de l’Emploi à se mettre à jour. N’oublions pas, s’il en est besoin de le rappeler que les chiffres ont une incidence sur le choix des politiques publiques mises en place. Cela dit, le Gouvernement doit actualiser son fichier pour mieux lutter contre ce phénomène social.
Flaury Moukala