L’affaire dite des Biens Mal Acquis (BMA) qui défraie la chronique, depuis plus d’une décennie, dans certains milieux de la Françafrique semble vivre son épilogue, avec la confirmation de la condamnation de Teodorín Obiang Nguéma Mbasogo Mangué, fils du despote equatoguinéen, mis en examen et condamné en première instance en 2017, par le Tribunal correctionnel de Paris.
Le Vice-président de la Guinée-Equatoriale avait été reconnu coupable de « blanchiment d’abus de biens sociaux », « blanchiment de détournement de fonds publics », « blanchiment d’abus de confiance », indique l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique.
Sans cette procédure, la justice française a également saisie plusieurs biens immobiliers et autres appartenant au fils « prodige », Obiang Nguema Mbasogo Mangué, acquis avec les fonds détournés en Guinée-Equatoriale et estimés à une valeur marchande de plus de 150 millions d’euros.
Selon le média, Teodirín Obiang Nguema Mbasogo Mangué, aurait également, avant la prononciation de la décision de confirmation de sa condamnation, tenté de faire pression par la voie diplomatique, avant que la Cour de Cassation ne rende sa décision. Au Royaume-Uni de Grande-Bretagne, où il est sous le coup d’une action judiciaire, le Vice-président de Guinée-Equatoriale est assigné d’interdiction de séjour.
La Françafrique est cette nébuleuse organisation, au lendemain de la Conférence de Berlin sur le partage de de l’Afrique, conçue par la France pour le contrôle exclusif des territoires d’Afrique française ainsi que pour la mainmise des matières premières issues de ses territoires. Durant plusieurs années, cette organisation sera au cœur des choix des politiques qui devaient gérer ces Erats embryonnaires depuis les indépendances jusqu’à nos jours.
Pour entretenir avec ces leaders des rapports les plus compréhensifs et les plus cordiaux », indique Maurice Delaunay dans l’ouvrage « Kala-Kala ; Gabon : de Léon Mba à Bongo ». Les pays tels que la Côte-d’Ivoire, le Gabon, le Sénégal et le Cameroun vont s’illustrer comme de véritables prés carrés français en Afrique.
La situation de précarité de ces Etats soulève aujourd’hui de nombreuses préoccupations. Comment des pays aussi riches en matières premières peinent-ils autant à se développer ? A qui profite l’argent des minerais exploités, le pétrole, l’uranium, le bois, le diamant… ? Comment expliquer la présence quasi permanente de la France ou de ces réseaux mafieux dans ces territoires ?…
Autant d’évocation auxquelles semblent combattre la nouvelle génération de leaders de ces précarités. Dont le Président Ali Bongo Ondimba. Qui depuis dix ans combat un système politique archaïque pour contribuer au développement des Etats africains. N’a-t-il pas dénoncés ces agendas cachés derrière lesquelles certains de ces compatriotes se couvrent pour parvenir à leur funeste dessein flatteur.
Ali Bongo Ondimba a eu la décision courageuse de se démarquer emballant cogné là à la porte du Commonwealth – organisation rivale de la francophonie placée sous le giron anglophone – pour marquer l’adhésion du Gabon. Un tel scénario ne peut que créer une brouille « diplomatique » dans l’axe entre Libreville et Paris. Qui ne semble pas comprendre que les Etats africains ont désormais cette de se débarrasser du tutorat français et bénéficier de leur entière souveraineté à l’autodétermination.
Bien que cité dans l’Affaire des Biens Mal Acquis, aucun membre du clan du défunt patriarche Omar Bongo Ondimba – décédé depuis une décennie – n’a fait lobjet d’une mise en examen judiciaire. En dehors du port du patronyme qui prête parfois à confusion. Néanmoins le justice française reconnais des carences dans certaines transactions effectuées par Omar Bongo Ondimba et non des desseins de transactions frauduleuses liés au défunt Président.
C’est dir que dans cette affaire des BMA aux multiples rebondissements, le clan Bongo pourrait se trouver acquitter définitivement et blanchi de tous soupçons de corruption ou d’acquisition frauduleuse de ses patrimoines sur le territoire français.
Thierry Mocktar