La candidature de Prosper Zo’o Minto’o, premier Gabonais directeur régional de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), pour le poste de Directeur général de l’ASECNA, une prestigieuse institution, fait l’objet d’un large soutien de la part des autorités gabonaises, à commencer par le président de la Transition, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema. Ce soutien s’inscrit dans une dynamique de renforcement de la présence internationale du Gabon, après une période d’effacement consécutive au coup de la libération.
Depuis quelques mois, le Gabon, sous l’impulsion de ses plus hautes autorités, cherche à restaurer son rayonnement diplomatique. L’engagement du pays se manifeste par un retour progressif au sein des instances régionales telles que la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), et par l’ouverture progressive des portes aux autorités gabonaises.
Des forums économiques avec des partenaires internationaux comme la France et la Chine ont eu lieu, suivis du discours du président gabonais à la tribune des Nations Unies. De plus, la récente audience avec Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine, laisse présager une invitation officielle au président Oligui Nguema lors de la prochaine assemblée de l’Union africaine en 2025.
Dans cette perspective de repositionnement stratégique, le soutien à la candidature de Prosper Zo’o Minto’o devient un enjeu de taille. Brice Clotaire Oligui Nguema a donné son accord pour que le Gabon présente et soutienne cette candidature, avec l’accompagnement direct du ministre des Transports qui multiplie les contacts avec les présidents des États membres de l’ASECNA.
Cependant, comme le rappelle Serge Olivier Nzikoue, premier enquêteur technique d’aviation et cadre à la présidence de la République, ce soutien présidentiel doit s’accompagner d’une mobilisation de l’ensemble des spécialistes gabonais du secteur aéronautique. Dans une interview recueillie par notre rédaction, Serge Olivier Nzikoue insiste sur le fait que la réussite de ce type d’élection internationale dépend également d’un lobbying technique et stratégique de haut niveau.
« Il ne suffit pas que le président de la République sollicite ses homologues pour obtenir leur adoubement. Il est crucial que les experts gabonais, très respectés sur la scène internationale, prennent attache avec leurs homologues d’autres pays afin d’influer positivement sur la décision finale », a-t-il déclaré.
Serge Olivier Nzikoue en appelle notamment à des figures de proue de l’aviation civile gabonaise telles que le Commandant Divounguy Serge, Laurent Abessolo Mve, le Commandant Assoumou Jean Jacques, Madame Nadine Anotho et bien d’autres, afin qu’ils apportent leur expertise dans ce processus. “ Ces techniciens chevronnés, respectés dans le milieu, ont la capacité d’influer sur la prise de décision des présidents des pays membres”, déclare-t-il.
Prudent, Serge Olivier Nzikoue met également en garde contre le risque de reproduire des erreurs du passé, notamment celle liée à la candidature de Casimir Oyé Mba pour le poste de président de la Banque africaine de développement (BAD). Bien que soutenu par le président Omar Bongo, cette candidature n’avait pas été appuyée par les techniciens, ce qui avait conduit à l’élection d’un autre candidat, mieux préparé, soutenu par le Rwanda de Paul Kagame.
Enfin, Serge Olivier Nzikoue a tenu à remercier les entreprises gabonaises qui, à leur manière, soutiennent les projets des experts nationaux dans l’aviation civile. Parmi elles, des sociétés comme Luxury Cars, BMC Architecture et BICIG apportent un soutien déterminant aux initiatives gabonaises dans ce secteur.
Il faut dire que cette campagne internationale pour le poste de Directeur général de l’ASECNA représente une nouvelle opportunité pour le Gabon de confirmer son retour sur la scène internationale, tout en renforçant sa crédibilité et son influence dans des secteurs stratégiques tels que l’aviation civile.
Sofia