Critiqué pour avoir accordé une audience à Raoul Christopher Bia, journaliste de nationalité camerounaise parachuté au Gabon, le président de la Transition, président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguéma, a reçu hier, vendredi 28 juin 2024, les journalistes gabonais primés aux Awards africains des Entreprises et des Médias. Dans l’opinion, ils sont nombreux à voir dans cette réception une sorte de rattrapage de la part de la présidence de la République après une vague de critiques.
On aurait pu se passer de cette actualité, mais les positions tranchées sur l’audience accordée par le président de la Transition, président de la République, au sulfureux journaliste d’origine camerounaise Raoul Christopher Bia ne nous ont pas laissés indifférents. Certains ont vu en cette action une sorte de violation par le Général Brice Clotaire Oligui Nguéma des valeurs et principes patriotiques fièrement défendus au lendemain du « Coup de libération ».
Un faux pas qui n’a pas manqué de faire les choux gras des analystes et autres activistes, tant sur les réseaux sociaux que dans la presse locale. Dans la corporation notamment, ils ont été nombreux à percevoir cette réception comme un « affront ».
Pour corriger cette « bourde » de trop, le Général Brice Clotaire Oligui Nguéma s’est rapidement rattrapé en recevant hier, vendredi 28 juin 2024, les trois journalistes gabonais primés aux Awards africains des Entreprises et des Médias, à Yaoundé au Cameroun. Cette audience intervient, s’il est nécessaire de le préciser, un mois après la clôture de la cérémonie qui avait d’ailleurs reconnu le talent de nombreux autres journalistes à travers le continent.
Pour de nombreux observateurs et analystes politiques, il ne fait aucun doute que cet acte fait office de « rattrapage » face au tollé provoqué par la réception par le Général Brice Clotaire Oligui Nguéma de Raoul Christopher Bia, dont le séjour au Gabon ne remonte qu’à quelques mois.
Bien plus qu’une simple « bourde » du palais présidentiel, cette affaire met en lumière la fragilité des valeurs patriotiques défendues corps et âme par le tenant du pouvoir, alors que les mêmes écueils étaient reprochés à Ali Bongo Ondimba. En effet, ici, c’est la perpétuation de la préférence extérieure par les garants du pouvoir qui est sournoisement mise en avant, alors que le pays regorge de journalistes pétris de talents mais dont la nation n’a jamais reconnu la valeur.
Une chose est sûre, cette réception a encore plus brouillé les relations entre Brice Clotaire Oligui Nguéma et la presse nationale, quand de nombreuses promesses faites par ce dernier restent lettre morte jusqu’à aujourd’hui.
Pierre Boutamba
