Faute de salaires, les Écogardes, réunis au sein du Syndicat national des Écogardes du Gabon (SYNEG), menacent de rentrer en grève générale illimitée dès lundi 5 août 2024. Cette montée au créneau pourrait perturber les entraînements en cours consécutifs au 17 août auxquels l’ANPN doit prendre part.
A l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), à beau chasser le naturel, il revient toujours au galop. C’est le cas de le constater avec la situation des retards des salaires des Écogardes qui, réunis au sein du SYNEG, perdurent en situation d’incertitude permanente. Raison pour laquelle Sosthène Ndong Engonga, le Secrétaire général du SYNEG annonce l’imminence d’une grève générale illimitée dès lundi 5 août 2024 si la question des retards des salaires n’est pas définitivement réglée.
« Si le 5 août, nous n’avons pas perçu pour certains, deux mois de salaires et pour d’autres, un mois de salaire, nous allons rentrer en grève générale illimitée. Cette grève aura pour piquet de grève, le CES d’Avorbam. Tant que nous serons au piquet de grève, personne ne sortira pour un quelconque entraînement pour le défilé du 17 aout », annonce le Secrétaire général du SYNEG dans une note parvenue à notre rédaction.
Cette annonce met en lumière la résurgence de la question des salaires au sein de l’ANPN. En effet, si en août 2023, l’arrivée du Comité de la Transition pour la Restauration des institutions (CTRI) à la tête de l’Etat a donné matière à espérer à plusieurs secteurs, les Écogardes font partie des parents pauvres de la Transition. Entre irrégularité constante de paiement de salaires, manque d’assurance maladie complémentaire, manque de primes des risques suite aux activités de terrain, manque de formation, de moyens matériels adéquats et inexistence d’un plan de carrière, les mêmes causes produisent les mêmes effets en dépit de la Transition à l’ANPN.
Conséquence, cela impacte directement la vie de ces hommes et femmes de la forêt. Pour exemple, nombreux sont les écogardes qui sont actuellement dans une situation conflictuelle avec leur bailleur alors qu’ils accumulent des arriérés de loyer. Sans omettre les perpétuelles interrogations entourant l’approche de la rentrée scolaire. « On ne va pas à chaque fois monter au créneau pour les salaires. Les salaires sont un droit acquis. Le problème se pose du fait que nos salaires ne sont pas réguliers. Tantôt, nous laissent-on attendre que les retards se posent au niveau du Trésor public. Tantôt c’est au niveau du Budget. Nous n’allons plus continuer avec cette façon de faire », s’indigne Hugues Stéphane Ekome Ekomie, le Secrétaire général adjoint.
S’il y a quelques jours, le président de la Transition, président de la République, Gén. Brice Clotaire Oligui Nguema, alors interpellé par le Secrétaire général du SYNEG lors d’une visite à Boumango, dans la province du Haut-Ogooué, avait promis aligner les Écogardes à la fonction publique, les membres du SYNEG s’impatientent de la matérialisation de cette annonce. « Nous voulons être prioritaire comme les forces de défenses et de sécurité. Avoir les mêmes avantages que les forces de défenses et de sécurité, eu égard au travail difficile que nous abattons pour préserver la faune et la flore gabonaise », ajoute le Secrétaire général adjoint.
Gardien de la forêt, la situation des écogardes du Gabon fait l’objet de sons cloche depuis plusieurs années déjà. Si le Gabon est présenté comme un modèle pour préserver sa forêt dont le rôle est essentiel à la régulation du climat, ces acteurs semblent ne pas faire l’objet d’une attention particulière, puisqu’ils ne disposent pas d’un statut particulier.
Pour peser cette information, nous avons contacté la hiérarchie de l’ANPN mais en vain. Toutefois, nous comptons nous rapprocher de celle-ci pour apprécier les réformes entreprises touchant notamment la catégorie écogardes.
Michael Moukouangui Moukala