Bien que l’affaire soit encore aux mains de la justice, « l’affaire Guy Nzouba Ndama » plusieurs jours après les faits, continue d’alimenter les débats au sein des cercles politiques du pays ou de l’opinion publique. Et même dans des pays voisins. Notamment au Congo-Brazzaville. Où une certaine opinion ne manquerait pas de commentaires pour vouloir établir un lien entre le limogeage, quelques jours après, du Ministre des finances à l’issue d’un remaniement gouvernemental.
La conférence de presse animée aussitôt par l’état-major politique de l’ancien président de l’Assemblée nationale gabonaise au siège de sa formation, laisserait certainement, faire croire que l’opposant devenu serait tombé dans un traquenard qui lui serait tendu par ses adversaires.
‘’Le président (Guy Nzouba Ndama, ndlr) pourrait avoir été trahi par un des nôtres’’, aurait-on entendu dire. Trahi par qui ? Au profit de qui ? Dans quel intérêt ? A ces questions l’ont serait resté évasif face à la presse pour éclairer davantage l’opinion nationale. Reste tout de même à la justice de démêler l’écheveau. En dépit de la défensive affichée par les partisans de Guy Nzouba Ndama qui verrait une main noire (?) derrière.
Toujours est-il que bénéficiant d’une liberté conditionnelle (provisoire), assigné à résidence et interdit de sortie du territoire national, le président du parti Les Démocrates dont l’image, d’homme sage respectueux des valeurs morales et humaines, qui est écornée pour « blanchiment de capitaux » devrait lui-même éclairer la justice gabonaise à ses trousses depuis la frontière de Kabala – au sud-est du pays.
Voir ainsi un citoyen libre convoyer une telle somme d’argent, fut-il, un leader d’opinion reste un inédit au Gabon. Et intriguant pour un pays qui est en manque d’infrastructures. Où la population croupit dans la précarité dans l’arrière-pays et même dans certaines grandes agglomérations. Surtout quand on est resté plusieurs années aux affaires en occupant les postes les plus prestigieux dans le pré-carré des cercles du pouvoir.
Dans tous les cas, cette affaire est sans précédent pour le pays.
Aux dernières élections législatives et locales de 2018, le parti de Guy Nzouba Ndama était la seule formation de l’opposition à avoir obtenu une dizaine de sièges de députés à l’Assemblée ainsi qu’une grande majorité d’élus locaux sur l’ensemble du territoire national. Devenant, en deux ans d’existence, la première force politique de l’opposition.
A-t-on voulu empêcher Guy Nzouba Ndama et les siens de se prévaloir à nouveau de ce privilège lors des prochains scrutins avenirs ? A-t-on peur à ce que Les Démocrates deviennent une super puissante formation de l’opposition ? Même si pour des raisons diverses, de nombreux cadres et militants seraient allé prévaloir leurs compétences sous d’autres cieux. Parfois dans une meute les loups se dévorent entre eux.
Thierry Mocktar