Les véhicules d’occasion vieux de moins cinq ans sont interdits d’accès au Gabon depuis quelques années. Bien que nécessaire, cette décision politique ne permet pas de lutter efficacement contre les émissions polluantes et climatiques issues de ces véhicules sur le territoire national.
La mesure visant l’interdiction d’importation des véhicules vieux de moins de cinq ans au Gabon était osée, mais elle n’est pas suffisante. Contrairement à ce qui peut transparaître, de nombreux efforts restent encore à fournir par le pays pour mieux réguler non seulement l’importation des véhicules d’occasion, mais également leurs impacts sur l’environnement. Le rapport 2020 du Programme des Nations unies pour l’Environnement (PNUE) qui a évalué « l’Usage des véhicules et l’Environnement » dans 146 pays, dont le Gabon, permet de mieux apprécier le positionnement écologique du pays en matière de lutte contre les émissions polluantes issues des véhicules de second usage.
Mis à part la limitation d’âge, fixée au départ à 5 ans et ramenée depuis quelques années à 3 ans, l’interdiction totale d’importation des véhicules d’occasion n’est pas encore effective au Gabon. De même, de nombreux paramètres de régulations des impacts de l’usage de ces véhicules ne sont pas appliqués par le pays. On peut citer l’interdiction totale des véhicules d’occasion d’entrer dans le pays, la mise en place des normes d’émissions, les instruments fiscaux (limités aux véhicules de luxe), les instruments de communication et les normes de sécurité minimale.
Faute d’une régulation contraignante, la limitation de l’âge des véhicules demeure la grande référence de l’action du Gabon en matière de lutte contre les émissions des véhicules d’occasion. Au niveau mondial, selon le rapport du PNUE, le Gabon figure parmi les 29 références en la matière. En Afrique, le pays fait partie des (7) modèles, juste derrière le Tchad et la Côte d’Ivoire. Pour ce qui est des standards d’émissions, le Gabon bute en touche. Au monde, le pays figure parmi les 100 mauvais élèves, soit parmi les 46 mauvais élèves africains.
Les véhicules d’occasion importés par le Gabon ont un rôle critique dans les accidents de la route, la pollution de l’air et les efforts visant à atténuer le changement climatique. Si le Gabon a déjà commencé à emprunter le chemin de la taxation « Taxe écologique », celle-ci ne concerne que les véhicules de luxe.
Ces limites dans la régulation de l’importation de ces véhicules au niveau national posent un problème sérieux, tant sur la qualité et la sécurité de ces véhicules que sur l’environnement. Le Gabon est incontestablement un « Bon » élève pour ce qui est de la limitation d’âge des véhicules entrant sur son territoire. Mais beaucoup reste encore à faire. Surtout que cette mesure tend à faiblir avec le temps.
Source : La Lettre Verte