La commune de Mouila, chef-lieu de la province de la Ngounié, vient une nouvelle fois d’être la scène d’une arrestation de présumés trafiquants de pointes d’ivoire.
Les faits se sont déroulés le mercredi 8 septembre 2021 autour de 13 heures dans un lieu où les concernés s’étaient fixés rendez-vous. La préparation d’une transaction illicite d’ivoire étant parvenue aux agents de la Police Judiciaire (PJ) en poste dans ladite ville, une équipe d’intervention s’est vite constituée.
Le groupe mixte était composé d’agents de la Police Judiciaire et des Eaux et Forêts, appuyés par des membres de l’ONG CONSERVATION JUSTICE. Déployés sur le lieu indiqué, les agents ont tout de suite procédé à l’interpellation de Monsieur Alex ABAOU, de nationalité Philippine et de Monsieur Jean Baptiste MEZEME MBA de nationalité Gabonaise. Ils sont tous les deux employés de la société Forestière Mont Pelé Bois, située à 12 Kilomètres de Moabi.
Ils étaient en possession de quatre pointes d’ivoire destinées au commerce illicite. Les deux présumés trafiquants ont été placés en garde à vue dans les locaux de la Police Judiciaire de Mouila en attendant le transfert sur Libreville et leur présentation devant le Parquet Spécial pour répondre des faits de détention et de tentative de vente d’ivoire sans autorisation préalable des administrations compétentes.
Les mis en cause risquent jusqu’à dix ans de prison ferme, conformément aux dispositions de l’article 388 du Code Pénal Gabonais.
Des employés d’entreprises actives dans l’exploitation du bois seraient donc impliqués dans le trafic d’animaux ou de bois. Et spécifiquement des espèces protégées, comme le kevazingo pour le bois et l’ivoire d’éléphant pour la faune. Certains cas ont été dénoncés récemment, notamment vis-à-vis des sociétés forestières asiatiques WCTS, TBNI ou encore le groupe Dejia par l’EIA (Environmental Investigation Agency) et diffusés dans les médias Gabonais.
Officiellement entrés au Gabon pour exercer une activité légale, certains profitent de leur présence dans des zones rurales de l’intérieur du pays pour effectuer des transactions de produits de la faune ou de la flore qui alimentent le marché noir dans le cas de l’ivoire ou sont blanchis dans le cas du bois.
Source : CONSERVATION JUSTICE