La réussite de la dernière opération de lutte contre le trafic des espèces protégées dévoile que le braconnage de pangolin et le trafic de ses écailles au Gabon existe.
En effet, une nouvelle opération conjointe de la Police Judiciaire et de la Direction de la lutte contre le braconnage, appuyée par l’ONG Conservation Justice, vient de permettre de mettre fin à l’activité d’un présumé trafiquant de produits issus de la faune sauvage.
Les faits se sont déroulés le mardi 11 janvier 2022 vers 12 heures, dans un lieu peu fréquenté du quartier Bas de Gue-Gue dans le premier arrondissement de la commune de Libreville. Des informations provenant d’une source fiable, relatives à une transaction portant sur des écailles de pangolin géant, une espèce intégralement protégée, ont motivé les agents à mettre en place une équipe d’intervention.
Durant l’opération, le suspect Auguste TCHOUA RILEWE, Gabonais âgé de 37 ans, a été arrêté en flagrant délit de possession de deux (2) sacs contenant des écailles de pangolin d’un poids total de 46 kilogrammes qu’il était sur le point de vendre.
Interrogé, le mis en cause a d’abord affirmé que les sacs appartiendraient à des pêcheurs avant de changer de version pour affirmer par la suite qu’il aurait obtenu les écailles de pangolin auprès des chasseurs sur le tronçon Kango-Bifoun-Lambaréné.
Il a été déféré devant le procureur de la République pour les faits de détention et de commercialisation de produits d’une espèce intégralement protégée.
Présent en Afrique subsaharienne et en Asie, le pangolin compte huit espèces. Ce mammifère nocturne est très convoité par les braconniers qui, avides de sa chair et de ses écailles, le chassent sans répit depuis de nombreuses années. Les écailles du pangolin sont composées de kératine (tout comme les cornes de rhinocéros, également très convoitées), protéine naturellement présente dans les ongles et les cheveux chez les humains et considérée comme précieuse dans certaines civilisations. En Asie, la poudre issue des écailles de pangolin a des prétendues vertus médicales (voire aphrodisiaques). Les études scientifiques ont pourtant contredit cela, montrant qu’il s’agissait juste de kératine.
Dans un contexte de pandémie, il est important de rappeler que de nombreuses maladies sont des zoonoses. Cela signifie qu’elles proviennent de la faune sauvage, manipulée et utilisée dangereusement par les êtres humains. Cela concerne la COVID, EBOLA, le SIDA, et bien d’autres. Cela avait d’ailleurs conduit en 2020 les autorités à interdire la consommation des 3 espèces de pangolin présentes au Gabon.
Source CONSERVATION JUSTICE