Victimes de marginalisation durant cette période de Transition, des députés de la 13e législature, tout bord politique confondu, ont nécessité le week-end écoulé, l’arbitrage du président de la Transition, Chef de l’Etat, Gén. Brice Clotaire Oligui Nguema face à une situation qu’ils considèrent comme étant une injustice entretenue alors qu’ils disent avoir épuisé toute les démarches auprès des autorités compétentes.
Retraite misérable, non versement des Indemnités de services rendus (ISR) et prise en charge aléatoire sont autant des griefs qui ont motivé une frange des députés de la 13e législature à se lever comme un seul homme pour exposer au public et à l’attention du président de la Transition, Chef de l’Etat, les « injustices » dont ils sont victimes quand selon eux, leurs collègues de d’autres législatures bénéficient des pensions retraites appréciables.
« Suite au coup de Libération du 30 août 2023 que nous avons tous salué avec enthousiasme et patriotisme, nous avons vu notre mandat écourté et tous droits aliénés, à l’instar de notre retraite parlementaire qui frise le ridicule et qui clochardise des pères et mères de famille que nous sommes », a fait savoir Bonaventure Nzigou Manfoumbi de l’opposition parlant au nom de l’ensemble des députés.
Lassés des vas et vient vers les administrations compétentes, ils se retrouvent malgré eux dans l’obligation de faire savoir leur malaise. En effet, après de « bons et loyaux services » à l’Etat, ils s’insurgent contre le fait qu’ils aient été laissés pour compte, traduisant un « traitement peu reluisant » dont ils sont victimes. Pour preuve, ont-ils avancé, leur prise en charge sensée être de 100% a été ramenée à 80%, soit un ticket modérateur de 20%. « Comment des personnes ne disposant plus de beaucoup de ressources peuvent-elles financer un ticket modérateur de 20%, surtout en cas d’hospitalisation ? » se sont-ils interrogées.
Plus grave, ce traitement, notamment le non versement de l’Indemnité de services rendus, est en opposition avec les dispositions de la loi n°002/2008 du mai 2008 fixant le régime particulier des pensions de retraite des membres du gouvernement, des députés et des sénateurs dont le corpus a été tranché en juin 2017 par la Cour Constitutionnelle suite à une demande d’interprétation du Premier ministre de l’époque.
Si la Transition, par la voix de son président, Gén. Brice Clotaire Oligui Nguema a fait la promesse de restaurer la dignité des gabonais, celle des honorables députés de la 13e législature, pour la grande majorité des personnes d’un âge avancé ayant servi l’Etat, ne peut être occulté de cette responsabilité. Précarisés et abandonnés à leur sort, ils sollicitent une audience collective auprès du président de la République afin de discuter de vive voix avec lui de leurs préoccupations.
Michael Moukouangui Moukala