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mardi, 11 février 2025

Emergence du Gabon à l’horizon 2025 : le pari raté d’Ali Bongo Ondimba !

Alors que l’année 2025 vient de sonner, force est de constater que le pari que s’était fixé Ali Bongo Ondimba, l’ancien président de la République dès son arrivée au pouvoir, de faire du Gabon un pays émergent à l’horizon 2025 n’a pas été atteint. Croissance économique toujours aussi basse et moins dynamique, chômage galopant, niveau de vie de la population laissant à désirer, structures économiques et sociales fragiles en comparaison aux standards des pays développés, à l’aube de l’année 2025, clairement, le Gabon n’est pas devenu un pays émergent.

S’il n’est pas interdit de rêver, tous les rêves ne sont malheureusement pas atteignables. Du moins, lorsqu’on n’y met pas du tien et du sérieux. C’est le cas de le dire alors que le Gabon qui, sous la vision d’Ali Bongo Ondimba aspirait à devenir un pays émergent à l’horizon 2025, s’est crashé à l’atterrissage de cette vision.  Ce crash s’explique, si l’on considère la classification d’une économie émergente par le Fonds monétaire international (FMI), par plusieurs manquements dans le développement de l’économie gabonaise. Entre autres, le revenu par tête issu de la classification de la Banque mondiale toujours aussi faibles (plus de 8000 dollars), les exportations sous diversifiées basées sur les produits de rente tels que le pétrole (mois de 30% du PIB), et un degré d’intégration dans le système financier international suivant la même trajectoire.

Dans le concret, cela se traduit par une croissance d’environ 3% du PIB depuis les différentes crises pétrolières en commençant par celle de 2014, des difficultés de trésorerie, un chômage galopant évalué à plus de 30%, conséquence directe d’une économie peu diversifiée et une dette assez élevée de plus de 70% du PIB surpassant les standards autorisés au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC). A ce tableau, s’ajoute la corruption qui durant les 14 ans de règne d’Ali Bongo Ondimba à la tête de l’Etat, a tout aussi plombé l’atteinte de l’objectif de l’émergence à l’horizon 2025.

Plus concrètement encore, dans la classification des pays émergents en 2024, aux 20 pays reconnue classiquement établi par l’OCDE dont l’Afrique du Sud, l’Argentine, le Bangladesh, le Brésil, le Chili, la Chine, la Colombie, la Hongrie, l’Inde, l’Indonésie, l’Iran, la Malaisie, le Mexique, le Pérou, les Philippines, la Pologne, la République Tchèque, la Russie, la Thaïlande et la Turquie, s’y sont ajoutés, l’Algérie, la Biélorussie, la Bolivie, Cuba, le Kazakhstan, le Nigeria, l’Ouganda, l’Ouzbékistan, le Vietnam, l’Arabie saoudite, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie et l’Iran. Ces pays se distinguent tous par une croissance assez dynamique et linéaire malgré les turbulences de l’économie mondiale. Clairement, le Gabon n’y figure pas, preuve s’il en est besoin que le pays ne remplit pas toujours les conditions pour être considéré comme tel.  

L’émergence qu’Ali Bongo Ondimba proposait aux gabonais par le Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE) devrait faire du Gabon « un pays bien gouverné, respectueux des droits de tous ; un pays pleinement inséré dans les réseaux mondiaux d’échanges d’idées, des biens et des capitaux enfin un pays où chaque Gabonaise, chaque Gabonais disposera de revenus lui permettant de se prendre dignement en charge, d’un habitat décent et d’une bonne couverture sanitaire et sociale ». Dans sa vision de développement, Ali Bongo Ondimba avait foi en ce que le Gabon pouvait, grâce à ses ressources et à ses compétences, changer en une génération le niveau de vie de tous ses citoyens. « Il ne s’agit pas d’une vue de l’esprit mais d’un engagement ferme et irrévocable. (…) », avait-il fait savoir.

Les grands axes de sa stratégie de l’émergence à l’horizon 2025, basées sur une vision de moyen terme comprenant trois défis majeurs pour le Gabon, à savoir l’accélérer de la croissance économique et la diversification des sources, la réduction de la pauvreté et des inégalités sociales et enfin, assurer une gestion durable des ressources pour les générations futures n’ont pas été respectés. Si Ali Bongo Ondimba est parvenu à respecter à minima le dernier objectif de sa vision, les deux premiers chantiers, les plus importants pour les gabonais de toute catégorie socio-économique, restent insatisfaits. Cet échec a aujourd’hui de graves répercussions sur la vie des populations, l’avenir du pays en raison notamment des fonds engloutis sous le poids de la mal gouvernance engagée pour matérialiser cette vision. Cet échec ouvre cependant la voie à un autre chantier, celui de la reconstruction et de la lutte contre la mauvaise gouvernance. Une tâche qui rend difficile le développement du pays tel que les populations le revendiquent aujourd’hui.

Michael Moukouangui Moukala

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