« Avec la Cour Constitutionnelle, nous allons connaître une guerre civile (…). Je ne peux plus demander à un gabonais de faire confiance à la Cour Constitutionnelle », a lancé l’homme de Moutassou (Mouila dans le sud du pays) lors de sa dernière rencontre avec la presse. Alors qu’il faisait le bilan des dernières élections législatives partielles, dont le Parti socialiste démocrate (PSD) est largement passé à la trappe du Parti démocratique gabonais (PDG) – parti au pouvoir – sortie large vainqueur sur les sièges en compétition.
De tels propos issus de la conscience d’un leader d’opinion, traduisent en réalité, l’aigrisme d’une appétence démesurée qui a toujours caractérisé le natif de Moutassou dont l’opportunisme a toujours sidéré le camp qu’il s’est toujours choisi au gré de ses convenances personnelles. Tout en se (re) affirmant « opposant » irréductible.
Pour avoir pris part aux travaux de la Conférence nationale (mars-avril 1990) qui mettait en place une Cour Constitutionnelle au Gabon, Pierre-Claver Maganga Moussavou devrait pourtant se souvenir que la haute juridiction, dans ses missions les plus élémentaires, n’est « qu’un organe régulateur du fonctionnement des institutions et des pouvoirs publics ».
Dont le Dialogue politique d’Angondjé qu’il a coprésidé les Assises pour le compte de l’opposition à (re) défini les missions de la Cour Constitutionnelle qui ne traite plus que des questions de réclamation ou de la proclamation des résultats finaux des élections politiques dans le pays et du contentieux électoral en dehors des opérations référendaires.
Comment alors dans l’imaginaire de Pierre-Claver Maganga Moussavou, la Cour Constitutionnelle peut-elle provoquer une guerre civile dans le pays ?
En manque d’arguments convaincants pour traduire l’échec de ses propres candidats aux dernières élections législatives partielles, Pierre-Claver Maganga Moussavou aurait-il trouvé en la Cour Constitutionnelle le bouc-émissaire des déboires électoraux du Parti social-démocrate ? Qui confirmerait l’immaturité politique d’une formation qui ne trouve pas allégeance aux yeux des gabonais.
Alors que ses derniers temps, l’homme se voyait déjà dans la posture du futur président de la République gabonaise.
« Si l’on ne parvient pas à remporter un simple scrutin au niveau local, comment peut-on espérer remporter une élection présidentielle ? Sachant qu’il n’a jamais dépassé les 5% lors des élections présidentielles précédentes », s’est interroger un ancien militant du parti du PSD.
Alors que cette élection aurait pu permettre au PSD d’aborder sereinement les prochains scrutins avenir de 2023.
Les propos de Maganga Moussavou seraient-ils d’un cynisme malveillant à l’encontre de la Cour Constitutionnelle ? Ou la preuve que malgré une expérience politique en dents de scie, le leader du PSD serait toujours resté dans cette constance de la provocation en allant chercher des poux sur la tête du voisin s’oubliant promptement la sienne. Le rendez-vous est dont pris pour 2023.
Thierry Mocktar