Plusieurs fois ministre sous différents gouvernements de feu Président Omar Bongo Ondimba, et ancien membre du bureau politique du Parti démocratique gabonais (PDG), pour le département du Woleu (Oyem) – dont il fût un temps député à l’Assemblée nationale-) – parti qu’il avait d’ailleurs quitté pour rallier l’opposition, Charles Mba Ekome, avait créé la surprise, il y’a quelques semaines, en annonçant son retour dans le camp du pouvoir afin de répondre à la main tendue du président de la République.
La rencontre avec le chef de l’État, Ali Bongo Ondimba avait d’ailleurs été perçu comme une sorte de trahison. Mais l’homme avait privilégié mettre en avant l’intérêt de la nation au-delà de tout convenance personnelle.
Depuis lors l’ancien d’ELF Aquitaine puis Total, se positionne comme un potentiel candidat au poste de Vice-président de la République. Un poste constitutionnel laissé vacant depuis le limogeage, en mai 2019, de Pierre-Claver Maganga Moussavou. D’aucuns y voient en ce management plusieurs hypothèses.
D’abord la piste Pascaline-Mferry Bongo Ondimba, la sœur aînée du chef de l’État, dont Charles Mba serait un des proches. D’autres, privilégient les pistes des réseaux ésotériques. Quant au dernier carré, il serait question des lobbies français pour préserver leurs intérêts économiques au Gabon. Un parcours déroutant qui semble avoir suivi le même cheminement que celui de Marcel Abéké, ancien du groupe français Eramet, aujourd’hui Commissaire général de la République au palais présidentiel de Libreville.
Si l’ancien Président-directeur général de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), après son retrait de la vie active avait pris de la réserve ce qui n’aurait pas été le cas pour le natif d’Oyem, qui est passé par la Coalition pour la nouvelle république (CNR) de Jean Ping. Un coup de massue cette frange de l’opposition qui, en quelques temps, a considérablement perdu sous la pression du pouvoir, plusieurs de ses cadres influents : Jean Eyeghé Ndong, Jean-Norbert Diramba, Jean-Pierre Doukaga Kassa, Féfé Onanga, Vincent Élla Ménié, Frédéric Massavala Maboumba…
En effet, dans la perspective de l’élection présidentielle à venir, le président Ali Bongo Ondimba, qui devrait se rendre dans quelques jours dans la province nordiste du Woleu-Ntem, dans le cadre d’une tournée républicaine, devrait naturellement parier sur la personne de Charles Mba. Une perspective qui permettrait, à coup sûr, au chef de l’exécutif gabonais de fédérer à sa cause la fronde fang du septentrion.
La communauté est majoritaire dans le pays et présente dans au moins cinq province du territoire national. Ce qui n’est pas rien. Surtout en termes de densité électorale. Quand on sait que la fibre des filiations claniques dans laquelle chaque individu se reconnait dans la communauté est au-dessus de toutes sortes de considérations autres. Renforçant ainsi les liens d’affinité.
Thierry Mocktar