L’ex maire de la commune d’Oyem, Christian Abessole Menguey se savait-il réellement dans le viseur de la justice après son acte de défiance vis-à-vis de l’Agence nationale de vérification et des audits (ANAVEA) ? Lui qui passait pour être un intouchable pour son appartenance au parti au pouvoir.
Son interpellation, mercredi 10, par l’antenne provinciale de la Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire (DGCISM-B2) est la conséquence de la présomption de détournement d’une somme de 210 millions de francs CFA.
Officiellement il n’est pas encore établi que cette interpellation ait un lien avec cette somme, à l’origine de sa destitution. Mais c’est ce que beaucoup supportent d’ailleurs. Au regard des reproches fait au maire incriminé d’avoir autorisé ce délaissement sans l’accord du Conseil municipal.
Selon les déclarations du maire « cette somme était destinée aux travaux de réhabilitation de la tribune officielle d’Oyem ». Des travaux qui ont été démolis le 23 avril 2023 par l’Agence nationale de vérification et des audits, qui a estimé que les travaux se poursuivaient alors qu’une suspension avait été imposée afin de vérifier la procédure de décaissement des fonds.
Cette affaire présumée de corruption qui rappelle qu’au Gabon, pour les hauts-responsables politiques et administratifs, c’est le principe de « tolérance zéro » qui s’applique en matière de corruption.
Ce principe, continue de l’être même après la spectaculaire « opération Scorpion » lancée en 2019 qui a vue l’arrestation d’une trentaine de hauts fonctionnaires, dont le propre directeur de cabinet de la Présidence. Selon les termes de la loi sur les collectivités locales, il faudra la tenue d’une autre session extraordinaire du Conseil municipal avec pour ordre du jour la destitution du maire.
Thierry Mocktar