La nomination par le Président Omar Bongo Ondimba, le 28 juin 1983, de Marie Madeleine Mborantsouo comme Président de la Chambre des Comptes du Gabon, fût une grande victoire sur les forces de l’inertie pour lesquelles la place de la femme est à la cuisine. Grâce à sa grande intelligence, à ses compétences, à sa rigueur, au travail et à son sérieux dans le traitement des grands dossiers de la République, Marie Madeleine Mborantsouo, dès lors, a prouvé que lorsqu’on fait véritablement confiance à la femme à la gestion et aux responsabilités publiques du pays, le résultat est plus que probant.
Marie Madeleine Mborantsouo n’a d’ailleurs pas déçu celui qui, contre les avis défavorables de ses plus proches collaborateurs, lui avait confié par la suite la présidence de la Cour Constitutionnelle. Une institution avec pour mission d’être un organe régulateur du fonctionnement des institutions et de l’activité publique. On ne saurait égrener tous les résultats qu’elle a obtenus à la tête de ces deux grandes institutions.
Face aux pressions et des partis politiques et de la rue, elle a su, de façon responsable toujours garder la tête haute et froide. En effet dès sa naissance sous le signe zodiacal du « taureau », Marie Madeleine Mborantsouo découvre très tôt l’univers moralisateur de conscience de la mission Saint-Hilaire de Franceville, où ses parents sont logés pour leur dévouement à la noble cause des Évangiles.
Du Collège des Jeunes-Filles, elle gardera un souvenir émouvant des années collèges où elle retrouve les repères qui ont marqué sa petite enfance : jeux sains pour la pureté de l’esprit, récompenses à la meilleure élève, discipline… A l’université Paris-II Panthéon-Sorbonne, en France, un Diplôme D’études approfondies (DEA) en finances publiques, fiscalité et droit constitutionnel couronne son background universitaire, après l’obtention d’une Licence en droit, ancien régime puis d’une Maitrise à l’Université nationale du Gabon.
C’est d’ailleurs avec succès que Marie Madeleine Mborantsouo boucle sa soutenance de thèse de Doctorant à Aix-en-Provence. De ces hautes charges, Marie Madeleine Mborantsouo a plusieurs atouts pour réussir : son expérience dans le domaine juridique et financier, notamment à la Cour des Comptes françaises, sa volonté et un courage extraordinaire qui en dit long. En 1991, Marie Madeleine Mborantsouo est membre de la Cour Constitutionnelle et élue présidente de ladite institution par ses pairs.
Parallèlement, elle dispense des cours de droit à l’Université Omar Bongo et à l’institut de l’Économie et des Finances. Femme de rigueur, tant par sa maîtrise de la pédagogie que son expérience en matière d’application des lois, Marie Madeleine Mborantsouo fait preuve de sa capacité à tempérer les ardeurs et les passions des acteurs politiques.
Par : Thierry Mocktar