Après la dernière Révision Constitutionnelle, le Gabon, est à l’orée de nouveaux défis de réformes politiques. Le renouvellement ; depuis le 30 janvier dernier, et ce, jusqu’au 6 février prochain pour ce qui est du second tour ; des élus de la chambre haute du Parlement (Sénat) apparaît comme une volonté du législateur à adapter la Loi fondamentale face à l’évolution de la Démocratie gabonaise, dans le but de combler certaines lacunes qui se lisaient d’une interprétation « bancale » de la Constitution.
La rentrée prochaine de la session parlementaire constituerait, à n’en point douter, la mise en œuvre de ces changements majeurs auxquels les Gabonais devraient s’attendre à voir s’opérer dans leur paysage politique. A cet effet les yeux semblent, d’ores et déjà, braqués vers la Cour Constitutionnelle. Une Haute Juridiction de l’État en matière constitutionnelle. Qui garantit, au nom du peuple souverain, les droits fondamentaux de la personne humaine et des libertés publiques en tant qu’organe régulateur du fonctionnement des institutions et de l’activité des pouvoirs publics.
Au moment où certains milieux parlent de ces changements au sein de l’appareil étatique, la Cour Constitutionnelle dont sa présidente, Marie Madeleine Mborantsouo, une fois de plus, est attendue dans la mise en œuvre des nouvelles réformes constitutionnelles initiées par le président de la République.
FEMME ET DESTIN.
Le projet de création d’une Cour Constitutionnelle au Gabon est presque son œuvre. Elle (Marie Madeleine Mborantsouo) qui a pris une part active, aux travaux de la Conférence nationale de 1990, aux côtés d’imminents juristes et personnalités politiques gabonaises, à la rédaction de la Constitution du 26 mars 1991, qui crée la prestigieuse institution.
Il lui revenait tout naturellement, pourrait-t-on relever, d’en assumer les destinées pour lui donner les bases nécessaires à son fonctionnement. Ce texte consacrait la séparation de pouvoirs : exécutif, législatif et judiciaire, la démocratie pluraliste et la souveraineté nationale, tout en créant de nouvelles institutions parmi lesquelles, la Cour Constitutionnelle. Marie Madeleine Mborantsouo, on ne cessera jamais de le dire, a su bâtir de bout en bout l’ossature des textes qui composent la Loi fondamentale et surtout la maison qui, aujourd’hui, abrite la Haute Juridiction.
Première femme président d’une institution Constitutionnelle dans le pays, Marie Madeleine Mborantsouo a été présidente de l’Association des Cours et Conseils Constitutionnelles des pays ayant en partage l’usage du français (ACCPUF).
Association dont elle est, du reste, co-fondatrice avec Roland Dumas, ancien président du Conseil Constitutionnel français. Elle aura, non seulement, suscité la création des Cours et Conseils Constitutionnels dans plusieurs pays, mais également plaidé auprès des chefs d’État en faveur du renforcement des capacités desdites institutions. Docteur Honoris Causa de l’Université internationale d’Agadir Universiapolis, Marie Madeleine Mborantsouo s’est vue décernée le Grand Prix de la Reconnaissance africaine pour la promotion de la démocratie et de la recherche de la paix.
LE TRIOMPHE DU DROIT.
Le Gabon doit à Marie Madeleine Mborantsouo la transition apaisée après le décès du Président Omar Bongo Ondimba. Se conformant strictement à la Constitution gabonaise, elle a organisée dans le pays des élections libres, démocratiques et transparentes qui ont portées, au pouvoir, le président Ali Bongo Ondimba. Produit d’un légalisme qui dit le droit sans fioritures, Marie Madeleine Mborantsouo œuvre depuis lors pour le triomphe du droit et imposer la même vision de paix pour le Gabon. Même si, elle passe parfois …
Par : Thierry Mocktar