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Libreville
vendredi, 22 novembre 2024

Libreville : faute de pourvoir les gabonais en CNI et de lutter contre l’insalubrité, Matha détruit les commerces aux abords des voiries.

A l’occasion d’une descente musclée le week-end écoulé, plusieurs commerces implantés aux abords de la voie à Nzeng-Ayong, dans le sixième arrondissement de la capitale gabonaise Libreville ont été détruits sans demi-mesure par le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur Lambert Noël Matha. Dans la foulée, cette action gouvernementale suscite des interrogations quand, les vraies urgences sont laissées de côté.

Temps dur pour les commerçants de Nzeng-Ayong qui vendaient aux abords de la voie à l’échangeur et au Rond-Point du même quartier. A l’occasion d’une descente surprise et musclée, le ministre de l’Intérieur, engin à l’appui, a rasé tout sur son passage. Rendant presque irrécupérables les objets et autres matériaux.

Restaurants, bars, kiosques, boutiques de vêtements, étales rien n’a été épargné. Sur les lieux, les images témoignent de la fermeté de la volonté du gouvernement de libérer les trottoirs. Le célèbre restaurant Au Bon Coin appartenant à un compatriote, lieu d’attraction des habitants de Nzeng-Ayong n’a pas échappé à cette fermeté. Au lieu d’implantation de ce restaurant, plus que les ruines demeurent comme souvenir.

Un moment difficile pour les tenanciers de ces commerces qui samedi, n’ont eu que leur yeux pour pleurer. D’après des indiscrétions collectées ici et là, personne n’a été informé de cette descente. Pas de préavis adressé à l’avance pour prévenir les occupations de déguerpir les « trottoirs ». Conséquence, de nombreux jeunes Gabonais. Ses se retrouvent au chômage forcé par un gouvernement qui promeut et pourtant, l’autonomisation des jeunes gabonais par l’entreprenariat. Contre-sens !

Du côté du gouvernement, on se réjouit de cette action qui participe à l’embellissement de la ville. Mais était-elle si urgente que cela, quand on sait que cela fait plusieurs années que les Gabonais.ses attendent avec impatience le rétablissement de la délivrance de la carte d’identité nationale (CNI) et que depuis quelques semaines, Libreville, la capitale gabonaise croule sous le poids d’immondices et de l’insalubrité sans que cela n’affecte la diligence des autorités, notamment celle du ministre de l’Intérieur pourtant garant de ces deux questions ?

Quel était le bien-fondé ou l’urgence de cette descente quand on sait que des vrais problèmes comme l’insalubrité de la ville préoccupent les gabonais.ses ?

Comme cela est de coutume, les autorités gabonaises viennent d’agir à contre-courant des vrais problèmes, occultant la nécessité de sensibiliser et d’informer sur les procédures en matière d’établissement ou non aux abords des voiries. Après tout, qui a autorisé l’implantation de ces commerces ? Car ce qui est sûr est que cela ne se pas fait de façon tout à azimuts ? Dans cette affaire, il va de soi que la responsabilité de la mairie, donc du ministère de l’Intérieur est aussi engagée. Car de souvenir, pour prendre le cas du restaurant Au Bon Coin, ce n’est pas la première fois que cette structure souffre des pelleteuses de ces administrations.   

Pierre Boutamba

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