Des villes saines et viables, voilà le rêve de tous maires. A Libreville, l’incivisme des populations tend à briser ce rêve. Cette dérive populaire participe cependant, à la détérioration du milieu de vie de la capitale gabonaise.
L’incivisme des populations constitue l’une des causes d’insalubrité et de décadence de la viabilité des villes. Libreville, la capitale gabonaise n’en fait pas exception. Faute des lois encadrant le comportement réfractaire des citoyens, face à l’enjeu de propreté urbain, la beauté de cette ville est compromise par l’égo individualiste des populations.
Après un combat presque réussit, mené durant son mandat par l’ancienne maire, Rose Christiane Ossouka Raponda, la spirale alarmante de la dégradation de la beauté de la capitale gabonaise connait un regain. Le nouveau maire, Léandre Nzué en prend pour son expérience. Les incommodités dans le respect des règles d’hygiène et de vie en société échappent à la connaissance et au contrôle des citoyens. L’inexistence des mesures de prévention dans la lutte contre ce phénomène est brandit par les populations comme excuse. C’est le cas des poubelles publiques qui manquent en tout lieu.
Mais suffit-il du manque d’une poubelle publique pour expliquer le comportement réfractaire des populations face à l’enjeu de propreté de cette ville ? Monsieur Ntoutoume, un vieil habitant du quartier Nkembo, situé dans le deuxième arrondissement de la belle Libreville esquisse une réponse. « Tu achètes un sachet d’eau, tu finis de le boire, en bon citoyen tu recherches une poubelle collective où mettre le sachet mais il n’y en a pas. Tu es donc obligé de le jeter à même le sol. Ce n’est pas de la faute de la population si l’État n’a pas rempli sa part de responsabilité dans la lutte contre l’insalubrité », fait-il constater.
Le manque de poubelles publiques est une raison peu valable. Des ordures à même le sol, déposées sans insouciance par des tiers, des eaux usées déversées sur la chaussée ou dans les canalisations publiques, des bassins versant servant de poubelle, la dégradation expresses des édifices publiques pour ne citer que ceux-là, sont les nombreux griefs qui qualifient la désinvolture des riverains de Libreville. D’où l’appel en février dernier de Léandre Nzué à un renforcement de services de collecte et de traitement d’ordures ménagères : « une seule société ne peut pas efficacement régler le problème de collecte d’ordures à Libreville ».
Face à un problème qui prend des proportions inquiétantes, l’Etat est invité à agir. Des lois encadrant et contraignant par exemple le comportement des populations, le développement d’une activité de traitement de déchets et d’une instruction populaire sont plus que nécessaires. Après tout, c’est grâce à ce type de mobilisation que les pays comme le Rwanda sont devenu des références en matière de propreté en Afrique.
Par Michaël Nze Mengoue