J’ai lu avec beaucoup d’attention ce que vient d’écrire avec intelligence, lucidité, dans une analyse qui ne peut laisser personne indifférent, le docteur Alfred Nguiabanda dont j’ai toujours admiré le courage dans l’expression de ses opinions.
Le docteur Alfred Ngiabanda analysait l’interview du professeur Albert Ondo Ossa, interview qui a eu un écho mérité et salué par plusieurs esprits éclairés, séduits par la pertinence et la justesse des propos du professeur Ondo Ossa, un de nos meilleurs analystes de la situation politique de notre pays.
Albert sait la sincérité de l’amitié qui nous lie dans notre patriotisme sans concession et parfois sourcilleux.
Le docteur Ngiabanda a pris le soin de souligner les points de convergence et de divergence dans l’interview du professeur Ondo Ossa. Comment ne pas être d’accord et avec l’un et avec l’autre ?
D’aucuns peuvent être surpris en me lisant, sauf ceux qui me connaissent pour m’avoir approché.
Je dis à l’un et à l’autre de mes deux fils, que la solution à notre problème commun est dans la réconciliation nationale. A force de me répéter, certains disent : mais il radote le vieux Mayila !
Quand d’autres plus nombreux, me font l’amitié de venir m’écouter, quand devant eux je développe mon schéma, mon plan sur la réconciliation nationale en répondant à toutes les questions qu’ils me posent, j’entends beaucoup dire : mais le vieux Mayila finalement il n’est pas si fou que ça ! Son affaire tient la route…
Oui mes enfants, oui mes frères et sœurs, oui peuple Gabonais, La réconciliation nationale est le seul moyen de nous sortir de cette crise.
Comment et avec qui, je suis prêt à le dire devant tout Gabonais qui me fera l’amitié de m’écouter.
J’ai un autre fils Docteur, lui aussi que je consulte souvent et le citer ici est un hommage que je rends à sa compétence, son expérience et sa probité morale. C’est Raymond Ndong Sima qu’il me pardonne si je heurte sa modestie.
Un jour, je me suis rendu chez Raymond Ndong Sima, il m’a accueilli avec sa bienveillance accoutumée…
Après l’échange de quelques propos sur l’actualité, Raymond me dit : Alors monsieur le Président en dehors du plaisir de nous voir, qu’est ce qui t’amène? Je reprends mon souffle et je lui tiens le langage suivant : Ecoute Raymond depuis plus de 3 ans je parle de réconciliation nationale.
Je développe tous les aspects mais j’ai du mal à cerner les aspects économiques. Comment tu vois ça ? Après m’avoir écouté, Raymond arbore son légendaire sourire et me demande : alors qu’est-ce que je peux faire Président ?
Je lui réponds : peux-tu me faire une note ? Il me répond avec le même sourire : je vais voir ce que je peux faire…
Trois jours après, j’ai reçu de Raymond Ndong Sima une note que moi qui ne suis pas économiste, je peux qualifier de lumineuse.
De cette note que j’ai lue et relue j’ai retenu deux choses :
1/ L’économie c’est comme quand on a une plaie, avant d’appliquer un pansement, il faut d’abord bien nettoyer la plaie,
La réconciliation nationale c’est nettoyer la plaie avant d’appliquer le moindre pansement sur la plaie Gabon.
S’y prendre autrement, ce serait comme appliquer un pansement sur une jambe de bois.
2/L’autre image que j’ai gardée de cette note, Raymond a dit :
L’économie c’est comme quand tu conduis une voiture, quand elle commence à déraper, il faut d’abord la stabiliser au lieu de freiner brusquement ou accélérer brusquement, sinon tu risques de te retrouver dans le ravin.
La réconciliation nationale c’est stabiliser la voiture pour éviter de nous retrouver dans le ravin.
J’ai entendu parler de Jean Ping et sa victoire que j’ai des raisons de connaître. Jean Ping se souvient de ce que je suis allé lui dire en compagnie de René Ndemezo Obiang, Nous sommes nombreux à penser que si René et moi avions été suivis, le pays aurait une autre allure avec Ping et ses amis associés à la conduite des affaires publiques.
Je sais, je ne plais pas à beaucoup de politiciens,
Mais très souvent, certains compatriotes jugent ce que je dis à l’aune de l’empathie ou de l’antipathie qu’ils ont pour Mayila. On ne peut pas plaire à tout le monde, et loin de moi cette ambition. Mais mes chers compatriotes, ne regardez pas la réconciliation nationale en fonction de ce que vous pensez de Mayila, même s’il porte cette idée, s’il vous plait regardez la réconciliation nationale, en fonction de son contenu et des résultats escomptés.
Maître Louis Gaston Mayila