A la suite du « coup de libération » du 30/08/2023 dernier, le Gabon était sous le coup de sanctions de la part de la CEEAC. Cet état de crise a trouvé son épilogue le samedi 09 mars 2023 à la faveur de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de ladite organisation qui se tenait dans la capitale équato-guinéenne (Malabo). Principalement axée sur le cas Gabon, le verdict est tombé : levée des sanctions et réintégration du Gabon dans la CEEAC.
Le coup dit de « libération », perpétré le 30 août 2023 dernier par les Forces Armées Gabonaises, à la suite d’un scrutin biaisé avait inéluctablement mis, de nouveau, mais sous un autre angle, le Gabon sous les projecteurs du monde entier, et de l’Afrique en particulier. Si l’imbroglio a longtemps régné quant à la définition claire de cet épisode conformément aux textes fondateurs de la CEEAC, l’expression « coup de libération » l’a emporté sur « coup d’État » et le Gabon peut en être fier car il vient d’inscrire au panthéon des idées politiques universelles, une nouvelle orientation.
Pour y donner du sens, au lendemain de sa prise du pouvoir, le Président de la Transition gabonaise, le Général de Brigade Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA s’est lancé dans une activité diplomatique intense qui parfois a laissé plus d’un perplexe. Il lui fallait en effet donner du sens à son acte « héroïque » et justifier la pertinence de celui-ci dans le contexte actuel du Gabon. Alors que certains doutaient encore de son aura auprès de ses homologues de la Communauté Economique des États de l’Afrique Centrale, les gabonais, bien que la majorité n’y comprend pas grand-chose, se réjouissent de ce coup de maître de leur leader. En effet, trêve de discussion, le Gabon reste et demeure dans la CEEAC et le siège de l’organisation régionale ne s’expatriera pas pour l’ailleurs dont les détracteurs avaient infertilement imaginé la destination.
A l’heure où au niveau national les émulations s’accroîssent autour de l’organisation de la Grande Concertation Nationale du mois d’avril prochain, il ne fait aucun doute que le CTRI est là pour « nettoyer la maison » et le temps de la Transition devrait pouvoir nous le démontrer car le Gabonais n’en attend pas moins. En effet, le Gabon qui semblait avoir perdu de sa ferveur sur la scène internationale se revêt de sa tunique d’antan. « On vient de loin », disait quelqu’un !
« Le Gabon dans la CEEAC, nous y sommes et il n’y bouge pas ! ». C’est en résumé ce qu’annonçait le chef de la diplomatie gabonaise, S.E. Régis Obanga Ndiaye. On peut bien le chanter mais à bâton-rompu car si les raisons de cette décisions demeurent une énigme, il faudrait encore que les populations en ressente les effets dès lors qu’il a souvent été fait le reproche à cette entité d’être « l’affaire des Chefs d’Etat » et non celle des peuples. Ceci dit, il faut saluer la détermination du peuple gabonais à accompagner et à soutenir la Transition et il faudrait encore attendre le Dialogue National pour en déterminer la durée. C’est serait, en partie, grâce à l’adhésion massive de ce peuple à la vision de du CTRI que la posture du Gabon au sein de la CEEAC s’est stabilisée, du moins, on pourrait bien le croire.
Toutefois, les défis demeurent nombreux et tous les gabonais lucides et empreints de patriotisme en sont conscient.
Dr Yvan Comlan OWOULA B.
Spécialiste des Relations Internationales, Affaires politiques, Gouvernance, Paix, Sécurité et Cohésion sociale.
Ayant vécu assez longtemps dans ce pays, et vivre toutes les bonnes décisions en life, j’ai peur qu’après un temps comme d’habitude, ces mesures ne soient respectées que pour un moment, et par manque de suivi, la population subira une nouvelle inflation…