Tout grand parti politique à travers le monde, à l’exemple du Parti communiste en Chine, est toujours victime de l’usure dont l’existence finit par appeler à des transformations profondes pour s’arrimer au concept du temps. L’ancien parti au pouvoir – le Parti démocratique gabonais (PDG) – depuis le 30 août vit très certainement le cycle irréversible de la (trans) mutation.
En effet, depuis l’avènement du pouvoir militaire conduit par le CTRI (Comité de transition pour la restauration), l’on observe dans le pays et à travers les réseaux sociaux des diffusions virales appelant à la dissolution du Parti démocratique gabonais. Qui, bien qu’entité morale ne pourrait être dissoute aussi facilement comme certains l’estiment. Surtout quand les appels sont lancés par des pseudos activistes passionnés. Dont l’objectif visé est de s’offrir au plus offrant. Le changement politique oblige.
En Afrique, des formations politiques que l’on pensait disparaître comme en Côte d’Ivoire (PDCI), au Sénégal (PS), au Cameroun (RDPC), en RDC ex Zaïre (MPR) et bien d’autres sur le continent après la mort de leurs fondateurs : Félix Houphouët Boigny, Léopold-Sédar Senghor, Ahmadou Ahidjo, Mobutu Sésé Séko ont continué leur existence en prônant la même idéologie qu’à leur création.
Pourquoi alors, spécifiquement, pour le cas du Gabon certains instrumentaliseraient-ils une dissolution du PDG, quand l’exécutif du parti œuvre à son maintien après la mort du Président-Fondateur Omar Bongo Ondimba et la perte du pouvoir par son successeur Ali Bongo Ondimba ? Ces appels ne cachent-ils pas en réalité des desseins inavoués de faire du vide autour du nouvel homme fort du pays ? Ou encore d’une stratégie voilée d’écarter les cadres de l’ancien parti au pouvoir de la gestion des affaires de l’État sous le nouveau régime. Quand on sait que ceux mis en cause ne sont toujours pas ceux que l’on croit incriminer.
« Il faut arrêter de vouloir contribuer à la mort du PDG », dixit l’ancien Secrétaire général Éric-Dodo Bounguenza s’adressant aux militants au cours d’une tournée politique à l’intérieur du pays lors de l’étape de Bongoville, le 27 juillet 2019.
Thierry Mocktar