La famille Mboumbou Miyakou règne en maître dans la province de la Nyanga depuis 1982, rien ou presque n’est fait sans son accord. Sauf que malgré cette hégémonie la Nyanga demeure dans un sous-développement abject.
1982 est l’année à laquelle le patriarche Antoine de Padoue Mboumbou Miyakou fait son entrée au gouvernement conduit en ce temps par feu Léon Mebiame Mba pour la toute première fois, depuis lors le Vili de Ndindi dans la Haute-Banio s’est enraciné en faisant de la Nyanga sa chasse gardée dans laquelle il règne en « roi » indéboulonnable.
Constant au gouvernement jusqu’en 2006, puis président du Conseil économique et social du Gabon de 2006 à 2012, malgré son pouvoir sans égal dans la province, triste est de constater qu’il n’y a jamais eu un réel développement. Contrairement à la province sœur de la Ngounié, la Nyanga sombre de plus belle.
À Tchibanga la capitale provinciale, celui que feu Omar Bongo Ondimba écoutait avec une oreille attentive, Antoine de Padoue Mboumbou Miyakou ne possède qu’une modeste demeure en comparaison à celle de l’ancien ministre d’État, Séraphin Moundounga ou encore à celle du député de Mongo Jonathan Ignoumba, pour ne citer que ceux-là.
Quant à son fiston Edgard Anicet Mboumbou Miyakou, il ne possède rien du tout, même pas une cabane. À croire que ces derniers n’ont absolument rien à fiche de cette province qu’ils mènent à la baguette depuis 38 ans.
Au gouvernement depuis le 9 Janvier 2017, Edgard Anicet Mboumbou Miyakou, ministre d’Etat en charge de la communication, bénéficie des privilèges et de l’influence de son paternel, pourtant la Nyanga demeure dans les ténèbres.
Rien où presque n’est décidé sans avoir l’opinion de cette famille. Du père au fils, ils embrigadent la Nyanga sans proposition réelle d’une politique de développement. Les cadres de cette contrée se taisent où s’alignent, subissant le dictat du « Roi et Prince » censés mettre en musique la politique d’Ali Bongo Ondimba.
Les populations qui n’y voient toujours rien de concret ne savent plus vers quel saint se vouer. Le mécontentement des Nynois envers ces derniers est plus que certain.
D’ailleurs, elle n’a jamais pu faire gagner une élection présidentielle au pouvoir PDG à cause de son inefficacité politique dans cette partie du pays réputée être l’un des bastions de l’opposition. Une équation qu’elle semble incapable à résoudre.
Suite à l’arrivée d’Ali Bongo Ondimba en 2009, la Nyanga a connu une ère de développement avec le lancement des travaux de construction d’infrastructures, à savoir : les routes Tchibanga-Mayumba, Ndendé-Tchibanga, Loubomo-Mougagara et le Pont sur la Banio. Malgré ces efforts remarquables du président de la République, la Nyanga paraît enfouie dans un trou.
Le chômage des jeunes, la précarité, l’état lamentable des routes, le manque d’hôpitaux, etc. Sont l’onde de choc. Rallier Moabi, Mabanda ou Moulingui-Binza relève d’un parcours du combattant. Hélas, l’ensemble de ces carences sont balayer d’un revers de la main au regard du sous-développement certainement entretenue par certains fils de la province.
Interrogé sur la question, bon nombre de Nynois s’accordent à dire que la Nyanga a besoin d’un nouveau leader politique. Tandis que d’autres évoquent la reconstruction de la Nyanga, mais cette fois sans la famille Mboumbou Miyakou a la tête de la province.
Toutefois, la question qui taraude les esprits est de savoir : Ce qu’en tire la Nyanga en ayant cette famille égocentrique aux commandes ? La question reste posée.
Par Pierre BOUTAMBA