Le commerce illégal des ivoires a bonne côte au Gabon. Entre les arrestations et les saisies des cargaisons de cette essence issue du braconnage d’éléphants, le virus de ce commerce illicite ne faiblit pas, malgré la répression.
Le trafic d’ivoire au Gabon prend des proportions de plus en plus inquiétantes, alors que l’avenir des éléphants est sous hypothèque. L’un des faits révélateurs de cette réalité, la saisie il y a quelques semaines à Ambam, au sud du Cameroun par les services de douanes camerounaises de 118 pointes d’ivoires d’éléphants, soit 626 kg correspondant à 59 éléphants abattus.
Dans l’histoire du trafic de l’ivoire, « cette saisie est la plus importante au Cameroun en termes de quantité depuis cinq ans ». A la manœuvre, quatre trafiquants, dont trois camerounais et un gabonais. Que ce soit au Cameroun ou au Gabon, des interrogations se posent quant au cheminement de cette cargaison. Mais de ce qu’on sait de l’histoire du trafic d’ivoire entre le Gabon et le Cameroun, des interpellations dans ce sens se seraient déjà produites dans l’un des ports du pays voisin.
Au plus fort de l’écho de l’interception de cette cargaison, c’est le virus du trafic de l’ivoire d’éléphant qui continu sa contamination, malgré la répression. En la matière, le Gabon est un cas de figure. Presque chaque année, entre les provinces de la Ngounié, du Haut-Ogooué et celle de l’Ogooué-Ivindo pour ne citer que celles-là, des trafiquants sont constamment interpellés en possession des d’ivoires. Comme dans le cas des trafiquants arrêtés au Cameroun, l’ombre des complices gabonais n’est jamais loin…
Ce phénomène met cependant en lumière la recrudescence du braconnage notamment des éléphants au Gabon et des failles dans les dispositifs de contrôle, dont ceux placés aux frontières. Pourquoi pas la corruption ? Mais de manière singulière, c’est la survie des éléphants, animal essentiel au maintien des forêts en danger qui est menacé. Aux menaces donc du conflit homme-faune, du braconnage et du réchauffement climatique sur la survie de cette espèce en Afrique et particulièrement au Gabon, il faut ajouter la menace du trafic d’ivoire qui pèse sur l’avenir de l’existence de ces espèces animales en Afrique.
Comme dans bien des cas, l’ampleur de ce trafic, sa persistance sur le sol gabonais nécessite l’implication plus marquée des administrations concernées, dont celle des Eaux et Forêts. Au niveau judiciaire, il serait peut-être judicieux de renforcer le cadre juridique, afin d’accentuer les sanctions et d’impacter sur les comportements des trafiquants. C’est peut-être ici le lieu de mettre en avant les probabilités d’extinction qui pèse sur les éléphants pour comprendre le bien fondé des enjeux liés au contrôle et à la répression.
Source : La Lettre Verte