Avec une évaluation de 3,428 milliards de francs CFA le kilomètre contre 872 millions de francs CFA le kilomètre, le projet de construction de la route de contournement à péage dénommé Owendo Bypass va coûter plus que la Transgabonaise.
Owendo Bypass est le dernier né des projets d’investissements routiers au Gabon. Fruit d’un partenariat public-privé (PPP) entre l’Etat gabonais, le Fonds gabonais d’investissements stratégique (FGIS) et sa filiale Rise, le projet consiste en la construction d’une route à péage de déviation sud de l’agglomération de Libreville.
Longue de 17,5 kilomètres, la future nouvelle route devrait permettre d’interconnecter le port d’Owendo à la zone industrielle de Nkok à la route nationale 1 (RN1). Il s’agira de la construction d’une autoroute moderne 2×2 voies qui coûtera 60 milliards de francs CFA d’après les révélations faites par l’ancien Coordonnateur général des affaires présidentielles (CGAP).
Selon les critères de calculs simplistes expérimentales par quiconque, le kilomètre de ce projet devrait ainsi coûter la bagatelle somme de 3,428 milliards de francs CFA contre 872 millions de francs CFA le kilomètre de la Transgabonaise, une infrastructure en projet longue de 802 kilomètres pour une valeur du projet de 700 milliards de francs CFA. Ce qui soulève des interrogations non seulement sur le déséquilibre de tarification de ces deux projets, quoique réalisés par des entreprises différentes, tout comme sur la qualité des travaux.
En effet, de connaissance, le projet Owendo Bypass sera érigé sur un tronçon plus ou moins stable. Ce qui amène à admettre moins de complications de terrain pour les entreprises qui seront affectées à la tâche, au-delà des aspects liés aux occupations anarchiques des populations donc, aux dédommagements de celles-ci. Comment dans ce cas précis expliquer que la valeur de financement affectée au premier projet est l’équivalent de 8,57% de la valeur totale du financement de la Transgabonaise ? Et que, malgré son caractère mineur, ce projet capte plus d’argent que le second ?
Si cette évaluation comparative nous a laissé dubitative, elle soulève une fois de plus pas mal de questions de forme alors que sa matérialisation engagera sur plusieurs années l’Etat.
Affaire à suivre…
Michaël Moukouangui Moukala