Comme une lettre à la poste, le Comité de la Transition pour la Restauration des institutions (CTRI) veut faire passer son projet de nouvelle constitution lors d’un référendum qui doit se tenir sous peu. Controversé du fait de certaines nouveautés juridiques mal appréciées, celui-ci ne fait pas l’unanimité et divise la classe politique et la société civile.
Prévue se tenir durant ce quatrième trimestre de l’année 2024, la campagne sur le référendum se pointe à grand pas. En quête d’unanimité, les membres du Gouvernement, parlementaires et soutiens de la Transition invitent aveuglement les populations à voter « Oui », en dépit des critiques essuyées par le nouveau projet de constitution qui serait le résultat de la pensée populaire à l’issue du Dialogue national inclusif (DNI) d’Angondjé.
Le problème de ce projet, c’est que presque personne, du moins, la masse populaire censée lui accorder leur vote de confiance ne l’a lu. Certes quelques lignes, telles que le retour d’un mandat de 7 ans renouvelable une fois et la présidentialisation des pouvoirs ressortent, mais la grande majorité du texte n’est pas connu des gabonais. Ce qui suscite à la fois des curiosités et des oppositions.
Ces oppositions sont renforcées en dépit du fait que l’Assemblée constituante gabonaise vient d’examiner pendant 10 jours, le nouveau projet de Constitution. Réunis pour la circonstance, les parlementaires de la Transition ont proposé 801 amendements aux 194 articles qui leurs étaient soumis. Seuls 8 parlementaires ont voté contre.
Parlementaire de la Transition, Jean Rémy Yama a appelé lors d’une récente sortie à ne pas sacrifier le pays. « Il a fallu que l’on se prononce en dix jours sur un document assez dense et fondamentalement, j’ai pensé avec les autres que les amendements fait n’étaient de nature à nous garantir une bonne constitution », a-t-il fait savoir.
Pour taire les divergences et renforcer cette volonté vers l’unanimité du « Oui », le ministère de l’Intérieur vient de procéder au lancement de la campagne d’éducation civique pour le Référendum. « Cette initiative vise selon le ministère, à sensibiliser les citoyens aux enjeux du vote et à les informer sur les modalités du scrutin ». Mais là-aussi, cette « Initiative » devra surmonter les soupçons d’entourloupes qui entourent l’énigmatique projet de constitution.
Le contexte étant assez critique, les autorités de la Transition vont sans nul doute faire face à une avalanche d’opposition. Ce qui s’annonce déjà au regard des sorties des acteurs politiques influents de la scène nationale.
Flaury M