Entre la trentaine d’élus locaux du Parti démocratique gabonais (18), de l’opposition « Union nationale » (11) et les indépendants (9), qui composent le Conseil municipal de la commune d’Oyem, on ne semble plus converger vers les mêmes objectifs. De quoi ne plus pouvoir rassurer, au sein de l’assemblée, un climat de confiance. Et pour cause, l’atmosphère délétère qui prévaut actuellement entre les grands électeurs de la ville.
A l’origine, la session municipale extraordinaire houleuse, du Samedi 6 mai dernier, qui a valu la destitution du maire central, Richard Abessolo Menguey par les Conseillers issus de son bord politique. Et soutenu dans cette démarche par une frange de l’opposition.
Conséquence des soupçons de détournement de fonds destinés aux travaux d’aménagement de la place des fêtes d’Oyem, soit une somme estimée un peu plus à 210 millions de francs CFA. De quoi ne pas garantir des gages sérénité et de cohésion à quelques mois des élections locales. Les points de vue de certains responsables politiques sont discordants sur les griefs incriminés à l’ancien magistrat de la ville.
Qui n’aura finalement pas pesé lourd face à la fronde des siens. Pour l’ancienne mairesse, Rose Allogho Mengara – aujourd’hui, Haut-commissaire de la République.
« Nous, nous sommes rendus compte de ce que la base juridique n’a pas été respectée. La Commission qui a été mise en place n’est pas au-dessus du Conseil municipal souverain. C’est sur la base du mépris vis-à-vis du Conseil municipal que nous avons demandé à Monsieur le maire de se retirer ».
L’examen relatif à ce dossier indique la réhabilitation de la place des fêtes d’Oyem par la municipalité et estimée à 210 millions de francs CFA. Dont les travaux d’aménagement, à peine débutés, ont été démolis par une mission conduite par l’Agence nationale de vérification et des audits (Anavea). Y’aurait-il eu des anomalies dans l’attribution de ce marché ?
Y’aurait-il eu de retro commissions ? Autant dire que le maire Richard Abessole Menguey était déjà cloué au pilori au pire moment de sa mandature. Malgré l’apaisement émis par certains élus. Dont l’ancienne Ministre, Christiane Bitoughat qui aurait réagi en ces termes.
« SI on veut le destituer, vous qui connaissez la motion de défiance, vous aurez dû convoquer une autre session avec un seul point inscrit à l’ordre du jour : la destitution du maire ». Et, d’ajouter : « Je remarque que vous n’êtes pas de vrais pédégistes.
Même si on nous donné des instructions, nous devons nous retirer et faire un groupe, nous coordonner et appeler le Secrétaire général. Quitte à le supplier, lui dire que pardon, à deux mois des élections générales, on ne peut pas se comporter ainsi… qui n’a pas volé ici… ».
Thierry Mocktar