Depuis le coup d’État survenu le 30 août 2023, les Gabonais se concentrent de plus en plus sur l’avenir de leur pays. La Charte de Transition est au cœur des préoccupations, suscitant des débats passionnés au sein de la population.
Du choix des ministres lors de la formation du premier gouvernement de transition aux remaniements ministériels ultérieurs, les Gabonais ont exprimé des préoccupations quant à l’application de la Charte. Les articles 44 et 35 en particulier ont été soumis à une critique intense, certains les jugeant limitatifs et préjudiciables à la démocratie.
L’article 44 de la Charte suscite un questionnement majeur, car il exclut les membres du Gouvernement de la Transition de se présenter à l’élection présidentielle qui marquera la fin de la Transition. Cette disposition est perçue comme contraire à la souveraineté du peuple gabonais, limitant ainsi les possibilités pour le pays d’explorer d’autres formes de gouvernement plus en phase avec ses aspirations.
En effet, l’ancrage du système semi-présidentiel hérité de la colonisation française est critiqué pour favoriser le clientélisme, le tribalisme et la concentration excessive des pouvoirs entre les mains du Président. Ce modèle risquerait de conduire à des dérives autoritaires et à une monopolisation du pouvoir, compromettant ainsi le développement démocratique du Gabon.
Il est désormais impératif que la classe politique gabonaise et les organes de la Transition envisagent une réforme de l’article 44 pour permettre au peuple gabonais de choisir librement la forme de gouvernement qui lui convient le mieux. L’ouverture à un débat national sur d’autres modèles de gouvernance, comme le parlementarisme, pourrait offrir des perspectives nouvelles et répondre aux aspirations de la population en matière de démocratie et de transparence.
Le fils du bled