Cela n’aurait échappé à personne. Lors du point de presse qu’il a animé, hier, le porte-parole du gouvernement, Yves-Fernand Manfoumbi, a annoncé un certain nombre de décisions conservatoires à l’encontre des responsables de la technostructure de l’administration maritime gabonaise – bras séculier de l’État en matière de navigation fluviale, lagunaire et maritime.
À la suite de cela, le Procureur de la République, Patrick Raponat, a pour sa part fait le point de l’évolution de l’enquête judiciaire ouverte à la suite du naufrage de ce bateau au large de Libreville. Dont la catastrophe maritime a causée plusieurs pertes en vies humaines. Le magistrat des océans a ainsi éclairé les gabonais sur la mise en garde à vue « de plusieurs personnes interpellées et d’autres qui vont suivre dans les prochains jours ».
A l’évidence, il faut saluer la célérité avec laquelle le gouvernement, sur instruction du Président de la République, suit au plus haut point ce dossier qui endeuille plusieurs familles gabonaises. A cet effet, l’opinion publique gabonaise en générale est unanime et favorable sur les mesures gouvernementales – dont le deuil national de trois jours décrété par le chef de l’État.
C’est dire que cette opinion nationale attend également avec impatience que les auteurs, s’ils en sont avérés, au niveau de l’administration maritime gabonaise ou de l’entreprise Royal Coast Marine et toute la chaîne de la technostructure jusqu’aux manutentionnaires, soient punis conformément aux textes en vigueur pour mise en danger de la vie d’autrui ayant causé mort d’homme.
Histoire d’en finir avec les impunités dans le pays et de voir comment repartir sur de nouvelles bases afin que ce genre de catastrophe ne se reproduisent plus. Par leurs agissements parfaitement condamnables, ces personnes, encore dans la présomption d’innocence, sapent la volonté politique de l’exécutif gabonais et le processus de réformes initiées par le Ministre des transports en ce qui concerne le volet maritime.
Avec à la clé, la dégradation de la qualité de la performance du service public gabonais en matière des transports pour booster le développement du pays.
Thierry Mocktar