C’est du moins ce que l’on peut reconnaître à ce jour. Sans qu’il y ait un quelconque risque de perte cérébrale ou mentale pour l’affirmer. Le volet de la politique sociale en matière de logement et d’habitat promis au peuple par le régime déchu a finalement basculé en fiasco.
C’est dire que le manque d’engagement de la politique publique a pris le dessus sur la volonté du programme d’action présidentielle. Le peuple gabonais qui avait cru en une nouvelle espérance a fini par se lasser de promesses non tenues par l’État.
Ali Bongo Ondimba a cru aller vite et bien en promettant des logements décents pour satisfaire les attentes de ses concitoyens. Mais le chantre émergent du Gabon (2009-2023) s’est trouvé freiner dans son élan ambitieux. Les différents responsables qui se sont succédé à cette période à la tête du Ministère de l’habitat se sont plus illustrés dans une sorte de sarabande. Au regard des nombreux scandales qui ont secoué le département ministériel.
L’équation du serpent de mer de l’exigence de la transformation sociale du Gabon en matière d’habitat et de logement pour les gabonais reste une question d’actualité au moment où les nouvelles Autorités du pays s’attèlent à une nouvelle orientation des politiques publiques par la révision des lois sur le foncier au Gabon.
Les gabonais, de plus en plus nombreux, font toujours face à la problématique. Compte tenu du déficit cumulé qui serait aujourd’hui de l’ordre de plus de 300.000 unités aux dires de certains experts. Pendant plus d’une décennie, le précédent régime a englouti plusieurs centaines de milliards sur ce volet social prioritaire pour le bien-être des populations. Lesquelles par contre se sont vues être spoliées de leurs terres par des expropriations au profit des expatriés.
Et comme toujours, et d’ailleurs, les projets sont restés au niveau des spéculations dans les tiroirs. Alors que les financements ont pris la destination des comptes privés dans les paradis fiscaux.
On raconte d’ailleurs que l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba, le nommé Maixant Accrombessi – béninois d’origine – aurait construit son empire immobilier de Bikelé, dans le troisième arrondissement de Ntoum, sur des parcelles viabilisés par l’État gabonais pour les mettre à la disposition des populations. Les exemples de ce type sont multiples à travers le pays. Là semble être la profondeur de la source du malaise. D’où l’interrogation continuelle de savoir si cela ne serait pas pour le Gabon une toile de Pénélope ou le rocher de Sisyphe.
La transformation majeure des espaces gabonais depuis l’indépendance résidait dans leur urbanisation. La croissance exponentielle de certaines villes, quoique coloniales, ne saurait masquer la diffusion du phénomène urbain à l’intérieur de l’espace national, qui paraît être parmi les plus mal urbanisés. Les autorités politiques depuis la colonisation n’ayant pas su imprimer de véritables schémas d’urbanisme dans les différentes localités du pays.
Thierry Mocktar