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vendredi, 22 novembre 2024

Gabon-France : Justice/ »Affaire Brice Laccruche Alihanga » : quid de la souveraineté judiciaire du Gabon ?

En ordonnant, il y’a quelques jours, une commission « rogatoire » à la justice gabonaise sur  le processus d’incarcération à la Prison centrale de Libreville des frères Laccruche Alihanga (Brice et Grégory), la France voudrait-elle faire entorse aux principes de la souveraineté de la justice d’un Etat  indépendant ?                       

Selon certains acteurs du droit, disposant de la double nationalité, Brice et Laccruche Alihanga sont poursuivis des faits ayants été commis en terre gabonaise, et relevant de la compétence de la justice locale. Paris, au risque de se voir rattraper pour complice dans cette affaire, n’aurait visiblement pas droit à des pressions extérieures pour influencer une action de justice d’un État reconnu avoir ratifié de nombreux accords de coopérations judiciaires internationales et inérrant au droit de l’homme.                         

D’autres part, aucun vice de forme ni violation des droits à la défense n’ont été signalés comme en témoignent, en milieu de semaine dernière, l’ouverture du procès de Brice Laccruche Alihanga, ancien Directeur de cabinet du Président de la République, en détention préventive depuis 17 mois et poursuivi pour présumée malversations financières, complicité de détournement de fonds publics en bande organisée, de faux et usage de faux. Des peines qui encourent de lourdes peines de prison indiquent certaines sources judiciaires.          

Compte tenu des pressions que veut exercer la France dans ce dossier, il y’a lieu de s’interroger sur ces mobiles réels et démarches au relent de néocolonialisme. Pourtant, il y’a encore quelques années dans la tension judiciaire entre la France et le Japon, des soupçons de malversations financières impliquant supposément Carlos Ghosn ;

détenteur de la double nationalité française et libanaise ; alors P-DG de Renault, Nissan et de l’alliance Renault- Nissan-Mutsibishi, qui avait défrayé la chronique judiciaire dans le monde des affaires, n’a pourtant pas permis à la France « d’ordonner » une commission « rogatoire » sur la justice nippone pour s’informer de conditions de détention de son citoyen, aujourd’hui en fuite et activement recherché après avoir été reconnu coupable et condamné à plusieurs années de prison, dont les Conseils dénonçait de mauvaises conditions de détention.

Paris ne s’était-il pas reconnu incompétent dans ce dossier Ghosn ? Pourquoi vouloir en faire différemment avec le Gabon ? Comme si pour Paris, le Gabon ne serait pas un pays où les droits de l’homme et l’État de droit ne sont pas mis en valeur. Tout dépend désormais à la justice gabonaise, pour exprimer sa souveraineté de donner une suite ou non à une requête vide de tout fondement. 

Thierry Mocktar       

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