À la faveur d’un projet de loi portant révision de la Constitution, et voté favorable par l’Assemblée nationale et le Sénat, le Parlement gabonais devrait être convoqué, le 6 avril prochain, à la demande du Président de la République. Qui, très certainement, va s’adresser aux Élus nationaux sur la nécessité d’une telle démarche pour le Gabon avant son adoption par voie parlementaire.
En effet, selon les dispositions constitutionnelles actuelles, « l’initiative de la révision Constitutionnelle appartient concurremment au Président de la République, le Conseil des Ministres entendu, et aux membres du Parlement », d’où l’importance de la convocation d’un congrès.
Dont la majorité qualifiée des deux tiers des suffrages exprimés est requise pour l’adoption du projet ou de proposition de révision de la constitution.
Les enjeux du processus sont donc multiples et variés, à en croire certains acteurs politiques. Lesquels estiment, en ce qui les concernent, « que la motivation du congrès du Parlement réside dans l’ambition d’insérer dans le corpus de la loi fondamentale gabonaise, le volet des recommandations issues de la concertation politique de la classe politique (majorité – opposition) convoquée par le Président de la République, Ali Bongo Ondimba, lors des travaux organisés du 13 au 23 février derniers.
Et, ayant portés sur le réaménagement des articles 4, 9, 10, 11, 35 et 111 de la Constitution impactant sur le processus électoral et l’organisation des élections politiques au Gabon pour des scrutins apaisés, crédibles et transparents. Au regard de ces enjeux, il paraît invraisemblable aucune voix des élus des partis de la majorité ou celles des partis de l’opposition soutenant l’initiative du chef de l’État ne devrait manquer, le 6 avril prochain à l’hémicycle du palais Léon Mba à l’appel ni à l’attente des gabonais. Le rôle du législateur étant aussi de savoir prévoir et adapter la loi aux évolutions politiques du moment et de la société.
« Les avancées la démocratie s’inscrivent dans le mouvement du monde et de ses évolutions. Étape par étape, toute société écrit son histoire et marque ses avancées », avait indiqué Ali Bongo Ondimba à l’ouverture des travaux de la concertation politique.
Ce d’autant plus que depuis la fin de ces Assises, les parties prenantes ont su faire bloc derrière le gouvernement. Dans la mesure où il était d’une impérieuse nécessité pour les acteurs politiques de se retrouver, dialoguer et se concerter en vue définir ensemble un nouveau modèle électoral et pour l’organisation des élections politiques au Gabon. On se souvient que certains leaders d’opinion, par leur humeur acariâtre, ont exprimé un désaccord pour ne pas avoir pris part aux travaux.
Rien n’aurait donc réussi à ébranler la sérénité de ces Assises républicaines visant « à renforcer la démocratie afin de préserver la paix et la concorde, sans lesquelles aucun développement n’est possible, continuent de régner », avait-il fait savoir Ali Bongo Ondimba.
Ce d’autant plus, ont soutenu l’ensemble des délégués, « les recommandations issues de leur réflexions communes émanent d’une volonté de modernisation du processus électoral du pays et son corollaire. Une ambition visant des élections aux lendemains apaisés ».
Selon de nombreux observateurs, il était inconcevable que le législateur gabonais ne puisse tirer les conséquences sur les précédents scrutins et leur chaine de contestation.
Thierry Mocktar