Les rapports entre Brice Clotaire Oligui Nguéma, président de la transition, et la presse privée ont rapidement pris un tour amer, marqué par la déception et le désenchantement.
Malgré les espoirs suscités lors de son arrivée au pouvoir, il semble que l’idylle entre le chef de l’État et la presse privée ait été de courte durée, brisée par des promesses non réalisées et des attentes déçues.
Au début de sa prise de pouvoir, le président avait suscité l’espoir au sein de la presse privée gabonaise, qui avait subi de nombreuses pressions durant l’ancien régime. Il avait fait des engagements forts pour améliorer les conditions de travail des médias privés et garantir leur protection.
Notamment, il avait promis d’allouer deux véhicules à chaque média, ainsi qu’une augmentation substantielle de la subvention à la presse, la portant à 500 millions de francs, bien au-delà des 127 millions de francs actuellement octroyés.
Cependant, force est de constater que ces promesses sont restées lettre morte jusqu’à ce jour. Aucun média privé n’a reçu les véhicules promis et la subvention avancée de 500 millions de francs n’est qu’une chimère, laissant la presse privée dans une profonde désillusion et sentiment d’abandon.
De surcroît, la protection de la presse dans l’exercice de ses activités n’a pas été à la hauteur des engagements du président de la transition. Les actes répressifs, empreints de caractère dictatorial et discriminatoire, persistent davantage, entravant ainsi la liberté d’expression.
Pire encore, des signes de favoritisme absolue envers certains médias proches du patron de la communication présidentielle sont apparus, alors que le reste de la presse est laissé pour compte, renvoyant ainsi à des pratiques peu orthodoxes rappelant l’ancien régime.
Cette situation a rapidement éteint l’espoir né lors de la rencontre entre le président de la transition et la presse privée, il y a à peine deux mois. Aujourd’hui, certains patrons de presse estiment que Brice Clotaire Oligui Nguéma excelle dans l’art du populisme que dans l’action et les mesures concrètes.
Pour d’autres observateurs, il est clair que la presse privée gabonaise ne peut plus rien espérer de ce président de transition, considérant qu’il a d’ores et déjà montré sa véritable nature et ses réelles priorités.
Le fils du Bled