La veste du ministère des Transports serait-elle trop grande pour Brice Constant Paillat ? C’est la question que se posent désormais les agents de cette institution, tant les débâcles s’accumulent. Il y a encore quelques semaines, les professionnels de l’aviation civile se plaignaient de l’arrêté relatif à la taxe décidée sur les Transports. Et c’est toujours le cas.
Aujourd’hui, un bras de fer avec Serge Olivier Nzikoue, le directeur intérimaire du Bureau d’Enquêtes des Incidents et Accidents d’Aviation (BEIAA) apparaît désormais comme l’affaire majeure.
Jeudi 17 juin courant, c’est l’ensemble des agents du BEIAA, 156 au total, recrutés pourtant conformément aux exigences internationales, qui ont fait le déplacement pour la fonction publique. « Nous sommes là pour voir clair dans notre situation. Le ministre Brice Constant Paillat joue les saboteurs sur la vie des gabonais. Cet homme ne fait pas la politique du chef de l’État » confie un agent, très courroucé.
« Nos dossiers d’intégration sont bloqués par la faute du ministre. Il ne se passe pas une semaine où Brice Constant Paillat ne torpille les anciens du DG. Ils l’ont fait arrêter par la DGR, retiré son véhicule, coupé son salaire, juste pour le décourager, s’emparer du budget alloué au bureau d’Enquêtes et s’emparer aussi des fiches bleues déjà réservées » s’en indigne un autre.
Alors ministre délégué, Brice Constant Paillat avait, mandaté par Léon Armel Bounda Balonzi, assisté à la prestation de serment de Serge Olivier Nzikoue en tant qu’officier de police judiciaire à compétence spéciale. Ce dernier, sitôt Brice Constant Paillat devenu ministre plein, avait transmis le rapport technique du recrutement des agents propres au bureau d’Enquêtes et sollicité un entretien avec le ministre. Mais cette requête restera lettre morte.
Semaine après semaine, la situation s’est enlisée. « On ne comprend pas cet acharnement du ministre à nous pourrir la vie. Les textes sont clairs, ce n’est pas lui qui décide des recrutements. Cette prérogative, conformément aux dispositions, est strictement réservée au directeur du Bureau d’Enquêtes. Le gouvernement nous a accordé une enveloppe de 340 millions. Il y a des gens qui doivent aller en formation et tout ça est bloqué par Brice Paillat » grognent les agents, sur le pied de guerre à la Fonction Publique.
« Nous avons rencontré le directeur de la fonction publique, qui reconnaît que nos dossiers sont bel et bien dans leurs locaux, mais qu’avant leur traitement, le directeur doit discuter avec le ministre. Donc le ministre est bel et bien celui qui bloque nos dossiers. Et pourtant, le directeur n’a jamais cessé de lui adresser des correspondances auxquelles il n’a jamais répondu. Tous les documents techniques relatifs au recrutement lui ont été transmis. Que cherche-t-il encore? Veut-il dealer, comme on dit ? »
Les agents du BEIAA, désormais en attente de leurs intégrations, disent ne pas comprendre l’attitude du ministre, qui s’emploie à tout bloquer, systématiquement.
Déterminés, ils prétendent aller jusqu’au bout de leur action et épuiser toutes les voies judiciaires, quitte à saisir le conseil d’État.
Le fils du bled