« Gouverner c’est prévoir », dit-on. Le chantier de construction du marché municipal de « Potos » – dans le deuxième arrondissement de la commune de Franceville dans le Haut-Ogooué – pourrait constituer un véritable scandale financier dans les prochains jours. Et dont le Ministère des travaux publics serait tenu impliqué.
Lassent d’attendre indéfiniment la livraison du chantier, qui n’en finit pas d’ailleurs, les populations de ce quartier chaud de la commune de Franceville s’en sont remis à certaines Autorités politico-administratives locales. Au risque de voir le chantier, qui est à plus de 80 % des travaux, aboutir à un énième éléphant blanc dans la localité.
Avec la dissolution de la task-force, il y’a quelques jours par la présidence de la République, des personnages jusqu’alors insoupçonnés et perchés dans les hautes sphères de la chaîne de détournements érigée en mode de gouvernance au Ministère des travaux publics, pourrait en être fortement impactés dans ce scandale financier.
Attribué en 2017, après l’incendie qui a ravagé l’ancienne bâtisse, à plus de 4 milliards de francs CFA à l’entreprise Battivert (Une PME locale), le chantier n’a malheureusement pas pu aller à son terme suite ai décès du promoteur. Va alors s’en suivre de longs mois sans activité.
Au regard de cela, la présidence de la République va dépêcher sur les lieux une délégation spéciale conduite par l’ancien Coordinateur général des affaires présidentielles (CGAP), pour une évaluation du coût total de la fin des travaux estimés à 1 milliard 204 millions de francs CFA pour la livraison du chantier aux Autorités locales. Le Ministère des travaux publics aura donc pour mission de procéder au lancement d’un appel d’offres à travers la CEO (Commission d’évaluation des offres).
Alors que l’on est en phase de procéder au lancement d’un second appel d’offres, vu qu’aucune entreprise soumissionnaire n’a répondu favorablement aux critères du premier avis.
Le Ministère des travaux publics va tout de même attribuer le chantier à l’entreprise ZEIN BTP pour un montant de 3 milliards 034 millions de francs CFA, soit un gap de plus de 1 milliard 800 millions, par rapport à l’évaluation initiale de la fin des travaux. Alors que la fin du chantier était programmée pour décembre 2022, l’on se demande à quoi aurait servi l’argent débloqué par l’État gabonais ? Et quelle était la nature de la surfacturation ?
N’aurait-il eu des pots de vin ? Si oui, qui en ont été les bénéficiaires ?
Des questions qui ne manquent pas d’être soulevée autour de ce chantier quant à sa livraison. Non seulement pour les Autorités locales mais également pour les populations.
Yasmine-Laure Étaly
