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vendredi, 22 novembre 2024

Faits divers/Polyclinique Chambrier : Une jeune gabonaise et son bébé séquestrés pour non-paiement de facture d’accouchement.                             

Dans l’incapacité certaine de s’acquitter des frais d’accouchement, dont la facture serait estimée à près d’un million de francs CFA, certainement aussi, à cause de son statut de gabonais à revenu limité ou inexistant, une jeune femme et son nouveau-né subiraient le martyr du côté de la Polyclinique Chambrier, dans le troisième arrondissement de Libreville.

Où ils seraient retenus en « otages » depuis deux semaines. Et dont la vidéo est devenue virale sur les réseaux sociaux. Le « credo » de cet établissement serait-il davantage de confiner les gabonais dans une sorte de disette financière quand on sait que la structure sanitaire, certes privée, et pour ses coûts de prestation exorbitant.

Que fait-on alors du sacro-saint principe du serment d’Hippocrate ? Entre sauver des vies, le social, le business et la politique il y’a lieu de choisir. L’opinion gabonaise en général dans son ensemble, sait que la structure sanitaire mis en cause serait la propriété d’un leader d’opinion, candidat auto déclaré à l’élection présidentielle prochaine.

Et qui s’érige, ces derniers temps, en donneur de leçon de gouvernance politique, économique et sociale à travers le pays (?).                                             

La pratique de retenir des malades contre leur gré sous le fallacieux prétexte qu’ils ne se seraient pas acquitter de leurs factures tend à prendre de l’ampleur dans les structures sanitaires privées du Gabon. La syndicaliste Aminata Ondo, très virulente sur les réseaux sociaux à l’égard des pouvoirs publics, l’a toujours dénoncé. Dans le cas présent elle se montre, curieusement, atone de critiques. Quid également du silence « complice » de certains activistes. Quand on sait la nature du propriétaire de la structure et de ses ambitions démesurées d’aspirer à la fonction suprême du Gabon.                 

Selon la législation, la séquestration d’une personne à retenir contre sa volonté un usager de façon tout à fait illégal au sein de son établissement en fait un crime puni par la loi. Le Code Pénal gabonais préconise « toute personne qui commet une séquestration est passible d’une peine de réclusion criminelle allant de 10 à 20 ans de prison ». La rétention au sein de la polyclinique Chambrier de la jeune fille et de son bébé du fait du non-paiement d’une facture hospitalière constitue donc une violation flagrante de la loi.

Les autorités gabonaises ont de ce fait la responsabilité de protéger les droits des patients et de veiller à ce que de telles pratiques inhumaines ne se reproduisent plus à l’avenir. Une pétition a d’ailleurs été lancée pour appeler les responsables de la polyclinique Chambrier à relâcher cette mère et son enfant. Ce qui surprend dans l’opinion est le fait que dans la difficulté, les gabonais s’en remettent très souvent au sens de générosité et de solidarité légendaire du président de la République gabonaise à l’égard de ses concitoyens.

Mais dans le cas d’espèce, tout le monde fait fi d’Alexandre Barro Chambrier dont la structure sanitaire incriminée fait partie de son héritage. Faut-il alors un énième geste de compassion et de solidarité de la part du chef de l’État et de son épouse la Première Dame, à l’endroit desquels la séquestrée a lancé un cri de détresse pour sortir de ce cauchemar dont la vidéo, virale sur les réseaux sociaux, démontre du caractère inhumain qu’elle subit avec son bébé.                                 

Aux dernières nouvelles, nous apprenons que sous la pression de divers canaux de communication, l’établissement sanitaire  aurait libéré la jeune fille et son bébé afin de ne pas ternir l’image du candidat-affairiste. Dont la campagne est suffisamment écornée.

Jeune fille aurait indiquée à certains proches que l’homme politique lui aurait apporté assistance durant sa « séquestration ». Entre ces deux versions il apparaît évidemment une grossière manipulation de conscience. A quelle fin ?

Thierry Mocktar

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