En marge de l’audience solennelle de la rentrée de la Cour Constitutionnelle, ce Jeudi 24 février 2022, un colloque sur l’institution a été organisé en vue de retracer le chemin parcouru au Gabon par la haute juridiction depuis sa création.
En effet, l’on retiendra que le Constituant gabonais, dans la loi fondamentale du 26 mars 1991 consacrant en grande partie les recommandations de la Conférence nationale, va créer la Cour Constitutionnelle et la doter de compétences très étendues allant du contrôle de la constitutionnalité des lois et des actes réglementaires, à l’arbitrage des conflits entre les institutions de l’État, en passant par l’interprétation de la Constitution et des autres normes à valeur Constitutionnelle.
Le contrôle de la régularité de toutes les élections politiques, la régulation du fonctionnement des institutions de la République et de l’activité des pouvoirs publics.
Toutefois pour Marie-Madeleine Mborantsuo « le bilan n’est jamais totalement satisfaisant, que des lacunes existent encore, que le chemin est encore long. Mais en aucun cas, nous n’avons à rougir du travail accompli, car n’en déplaise à nos détracteurs, il a été plus nécessaire et considérable ».
Un vibrant hommage a été rendu aux pionniers, dont l’artisan de l’État de droit démocratique, le défunt Président Omar Bongo Ondimba qui, avait eu la clairvoyance, dans un premier temps, de mettre en place au sein du Parti démocratique gabonais (PDG), Parti-Etat à l’époque, une Commission spéciale pour la démocratie, et, dans un second temps, convoqué la conférence nationale de mars-avril 1990, ouvertes à toutes les couches sociales » de la nation. La protection des droits fondamentaux s’est immédiatement imposée comme objectif premier, parce que perçu comme la demande principale des citoyens.
Par devoir de mémoire, l’État de droit est un objectif vers lequel on s’achemine étape par étape, sans jamais pouvoir totalement l’atteindre.
Thierry Mocktar