Depuis un an, le Gabon, à l’instar de la communauté planétaire vit une austérité économique liée à la pandémie sanitaire de la Covid-19. Une crise sanitaire qui a permis au gouvernement de mettre en veilleuse un certain nombre d’activités non nécessaires. Ce qui fait que plusieurs foyers et ménages gabonais ont du mal à joindre les deux bouts. Notamment en ce qui concerne le coût élevé du prix du transport dans le « Grand Libreville » et ses environs ainsi que dans l’arrière-pays.
Malgré les tarifs officiels qui restent pourtant en vigueur, les exploitants de taxis, taxis-bus et transports suburbains ; un secteur stratégique de l’économie sociale gabonaise, concentré majoritairement aux mains des expatriés qui en font leur affaire ; mettent à profit la situation de crise sanitaire pour procéder, de façon abusive, à une augmentation exponentielle des coûts de transport au mépris de la réglementation officielle.
Les responsables des « syndicats » de transport qui sont pourtant accrocs à la dénonciation pompeuse des contrôles routiers ou des rackets police-gendarmerie, restent curieusement aphones face à cette macabre situation volontairement créé pour indigner les populations. Renforçant ainsi une psychose de vie chère au Gabon par leur complicité passive.
En effet, en dehors de l’augmentation des coûts de transports qui ont pris de l’envol sans aucun arrêté de la part des autorités gouvernementales dans le « Grand Libreville » et à l’intérieur du pays, les populations dénoncent également certains manquements : non-respect des distanciations physiques, non-respect du nombre de places exigées, le saucissonnage de différents trajets…
Il y’a pourtant quelques années, les autorités du Ministère des transports, dans le cadre de la nationalisation et la professionnalisation des métiers dans ce secteur, avaient lancé l’étude d’un projet de mise en œuvre d’une grille tarifaire indiciaire harmonisée du transport urbain et suburbain au Gabon. Confiée à un Cabinet d’experts, l’étude de faisabilité serait quasiment achevée et n’attend plus que la validation du gouvernement, malgré l’opposition de certains lobbies des syndicats des transports terrestres à la matérialisation de ce projet.
Et pendant ce temps ce sont les populations, impuissantes, sont livrées au sarcasme des exploitants véreux.
Thierry Mocktar