L’opinion gabonaise, depuis quelques temps, est sidérée par l’instrumentalisation de la cabale ourdie autour de la nomination et à l’encontre de la personne de Jean Eyeghé Ndong, depuis le 4 mars dernier, à la fonction de Haut-commissaire de la République.
Au Gabon, en effet, il est devenu récurrent de voir des acteurs politiques du pays et même certains citoyens changer de bords politiques sans pour autant trahir leurs convictions ou idéologies.
Le journaliste et professeur de sciences politiques de l’Université du Missouri, l’américain Lyman Tower Sargent défini l’idéologie comme étant « un système de valeurs ou de pensée accepté comme un fait établi ou comme une vérité par un groupe donné ». A cet effet, l’idéologie est formée par un certain nombre d’attitudes face aux diverses institutions et aux divers phénomènes de la société.
Une approche qui rejoint le nationalisme défini par Paul Leroy dans les régimes politiques du monde contemporain : « Le nationalisme est une idéologie fondée sur l’amour de la nation ou le patriotisme, exigeant également un certain nombre d’actions destinées à accroître le prestige de la nation ».
En quoi donc la décision de Jean Eyeghé Ndong de quitté un groupuscule de la Coalition pour la nouvelle (?) république (CNR) constitue-t-elle un blasphème, pour se mettre à « la disposition de la République véritable ? Quand on sait que c’est librement que l’on adhère à une cause politique. Tout comme on est libre de partir quand on ne trouve plus son intérêt d’y rester.
La cabale odieuse et instrumentalisée à l’encontre de la nomination de l’ancien Premier Ministre à ce haut poste de responsabilité n’a donc que des objectifs et visées orduriers de la part de leurs commanditaires et auteurs qui ne cachent plus leur rancœur. Tant plus que l’intégrité politique et la dignité de Jean Eyeghé Ndong ne sont en rien occulté. Encore moins son aura politique affirment des proches de l’ancien Sénateur du 2ème arrondissement de Libreville.
En 2011, les négociations secrètes entamées par le pouvoir en vue d’un rapprochement avec l’opposant, qui a toujours incarné la vertu du dialogue et de la concertation, n’avaient pas prospéré parce que celui-ci ne trouvait pas un intérêt pour le peuple gabonais. Une décennie après, les choses ont évolué de manière positive dans les deux sens.
En 1990, Cécile Nkama et le juriste Max Rémondo ont fait leur entrée au gouvernement pour représenter Paul Mba Abessole et Maitre Pierre-Louis-Marie Agondjo Okawé. Cela n’a pourtant pas altéré les convictions ni les idéologies de ces deux leaders d’opinion toujours cités en référence pour leur qualité d’opposants irréductibles au régime du président Omar Bongo Ondimba. Et surtout à la différence de cette opposition grabataire de bric et broc d’aujourd’hui qui composé la CNR. Un vaste conglomérat d’anciens apparatchiks du pouvoir qui n’ont des yeux de chimère que sur leurs strapontins perdus.
Plus près encore, Jean de Dieu Moukagni Iwangou, David Mbadinga, Bruno Imotep Ben Moubamba, David Mbadinga, Pierre-Claver Maganga Moussavou au même titre que les Simon Oyono Aba’a, Jean-Baptiste Obiang Etoughé… ont bien accompagné le pouvoir sans que cela ait fait d’eux des compromis dans leurs convictions idéologiques.
Bien au contraire, ils sont entrés dans le Panthéon de l’histoire politique des grands hommes politiques du pays. Surtout développé une connotation positive qui suggère la libération, la disparition des contrastes négatifs pour laisser émerger des acceptations positives dans la construction du pays en devenant des éléments essentiels ou importants de la conscience collective citoyenne.
Thierry Mocktar
