Lancée en grande pompe, le 20 juin dernier à l’initiative du gouvernement, sans pour autant avoir pris toute la mesure du problème et ses conséquences endogène et exogène, en menant une véritable campagne de sensibilisation et de pédagogie auprès des populations, l’opération « Libérez les trottoirs », qui ressemble à du vacarme plutôt qu’une action d’envergure, semble connaître un essoufflement.
Les pouvoirs publics qui ont pris le taureau par les cornes n’ont, évidemment, pas tenu compte de tous ses avatars pour atteindre les objectifs que s’est assigné le gouvernement. La lutte contre l’insalubrité publique, l’assainissement de l’environnement urbain dans le « Grand Libreville », débarrassé la capitale gabonaise des commerces anarchiques qui prolifèrent à Libreville, Owendo, Akanda et Ntoum.
Après quelques jours d’efforts avec la mise en contribution de la force publique, les vieilles habitudes nées de l’incivisme des citoyens sont de retours. Les citoyens véreux ont-ils pris le dessus sur le gouvernement ? En effet, il n’est pas rare, ces derniers temps, de voir le retour des commerçants à la sauvette dans les principales artères de Libreville et ses environs. C’est dire que le gouvernement a mis la charrue avant les bœufs, comme on le dit de manière triviale.
Exclus de l’opération initiée par le gouvernement, les Conseils locaux qui, généralement tirent bénéfices des commerces illégaux et l’informel générés par ses petits métiers illicites, regardent avec un goût désintéressé le bras de fer (?) qui s’installe entre le gouvernement et les citoyens. D’ailleurs, lors des différentes phases de préparation du lancement de l’opération, les personnes impactées ont pourtant sollicité du gouvernement une prolongation des délais de déguerpissement de 48 heures imparti.
Face à l’intransigeance du gouvernement, de prêter une oreille attentive à cette requête, ces commerçants ont simplement décidé de réinvestir les rues et l’emprise du domaine communal. Ce retour prouve manifestement que le gouvernement a fait dans l’improvisation et l’impréparation de son action.
Thierry Mocktar