Quelques jours seulement après l’absorption-fusion de leur ex formation politique – Démocratie nouvelle (DN) – par le Parti démocratique gabonais (PDG), René Ndemézo’Obiang et les siens se sont retrouvés dans la commune de Bitam à la faveur d’un meeting dit de la « Clarification ». Ce passe-droit quelque peu étonnant organisé dans un contexte de restrictions sanitaires liées à la lutte contre la Covid-19 a permis à l’actuel président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) d’apporter à la base des éclaircissements quand à l’absorption-fusion de leur parti politique par le parti au pouvoir.
Un repositionnement politique qui, néanmoins, continu de faire des vagues dans la partie nord du pays. Au regard des sons discordants des cadres traditionnels politiques locaux autour de ce lobbying considéré comme une volonté de « rachat » de conscience pour l’ancien bras séculier de l’opposant Jean Ping.
Ce retour à la maison-mère sonne le glas d’un espoir d’alternance qui donnait l’opportunité à certains compatriotes d’exprimer leur souveraineté à travers Démocratie nouvelle. Qui rejoint ainsi la liste non-exhaustive des partis et leaders politiques, parmis lesquels le MCD (Mouvement commun pour le développement), le PUP (Parti de l’unité du peuple)…, absorbés par l’ancien parti unique depuis l’instauration de la démocratie multipartiste.
Ayant rejoint les rangs du PDG, reste désormais à l’ancien Premier secrétaire de DN et aux siens de démontrer que ce repositionnement n’est pas un choix fortuit ni de fortune. De son embryonnaire existence, DN a constitué la principale force politique rivale du PDG et de sa majorité « mécanique » dans le Woleu-Ntem et singulièrement dans la ville de Bitam. Histoire de démentir ou taire les spéculations qui font dire à une question d’intérêt.
Surtout après la déconvenue des élections conjointes de 2018 (législatives et locales) et du second tour des élections sénatoriales du 30 janvier 2021, un ralliement politique pour le moins tout aussi surprenant et « stratégique » qui intervient, après l’élection au Sénat, de deux figures de proue du PDG : François Engongah Owono (Oyem) et Emmanuel Ondo Methogo (Bitam).
Lesquels ont toujours opposé d’accorder à René Ndemézo’Obiang et aux siens une visibilité politique dans le septentrion. D’après de nombreux observateurs et analystes de la vie politique du Gabon, ses dernières années, René Ndemézo’Obiang et les siens ont opté pour un retour au PDG afin de rester dans le sens de la continuité pour servir la nation suite à la main tendue pour maintenir et préserver le « vivre-ensemble » après une rencontre avec le chef de l’État, Ali Bongo Ondimba.
Quelle contribution pourrait dont apporter René Ndemézo’Obiang en faveur du pouvoir au moment où le PDG s’est, séquentiellement, refait une santé dans une province qui lui était frondeuse ? Baroudeur, fin stratège et calculateur politique avisé, l’ancien Premier Secrétaire de la désormais ex-DN, entend ratisser (?) large dans la perspective des prochains défis électoraux.
D’aucuns ne s’y prêtent guère en conjonctures diverses tant plus que le chef de file des « fils spirituels (?) » Du défunt président Omar Bongo Ondimba en claquant la porte de l’opposition – Convention pour la nouvelle république (CNR) qu’il avait intégré – devrait mettre à la disposition du pouvoir ses capacités démobilisation pour réaffirmer l’engagement et le leadership de la majorité républicaine dans le septentrion.
Y parviendra-t-il ou est-ce la quête de privilège perdus ? En effet très actif au sein de l’opposition, René Ndemézo’Obiang a permis au candidat Jean Ping, dont il a été le directeur de campagne en 2016, de remporter la bataille du nord face à Ali Bongo Ondimba. Et le couteau est resté au travers de la gorge des pedegistes traditionnels.
Justin Anga Otounga