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mardi, 26 novembre 2024

PAT 2021-2023 : a quelques mois de la fin de l’échéance, pour quel bilan ?

Le gouvernement gabonais a-t-il véritablement failli dans sa mission de mise en œuvre du Plan d’accélération de la transformation (PAT) instruit par le Président de la République, Ali Bongo Ondimba ? Le bilan de ce programme de développement est fortement mitigé et semble connaître un essoufflement, malgré la volonté de quelques membres du gouvernement qui, individuellement, sortent d’une hibernation collective.

En dépit des moyens qui ne sont pas mis à leur disposition pour la réalisation des actions fortes. Des insuffisances matérielles qui pourraient, évidemment, constituer, un handicap majeur dans le plan d’action politique du chef de l’État. Pour un budget évalué à plus de 3 000 milliards de francs CFA, nécessaire à la mise en œuvre du PAT, la répartition est articulée sur trois principaux axes : l’économie, le social et le transversal (services).

Le PAT est un ensemble des reformes et projets encadré par le Plan stratégique Gabon émergent (PSGE) pour la relance de l’activité, l’économique et le social du pays dans un contexte de la crise sanitaire qui a eu des effets négatifs dans tous les secteurs de l’économie. D’où le déséquilibre observé depuis plusieurs mois avant la relance de ces activités.

Le modèle de développement préconisé, bien avant, par les pouvoirs publics qui s’appuyaient, sur les rentes pétrolières n’a pas eu les effets escomptés pour monter vers le haut d’autres secteurs d’activités. Plus de 60 % des produits alimentaires sont encore importés par le Gabon. Le marché de l’emploi est dominé par l’emploi public, soit 56 % du marché global. Alors que le secteur de l’informel est détenu à plus de 70 % par une main-d’œuvre expatriée d’Africains immigrés, dont une grande majorité de clandestins. Malgré la volonté des décideurs du pays, la réduction des inégalités sociales n’a pas considérablement évolué. Les politiques publiques de rétribution n’ont pas réussi à influer sur le taux de pauvreté qui reste toujours supérieur ou égal à 30 %.

L’économie gabonaise devient de plus en plus résiliente du fait du dynamisme du secteur hors pétrole, porté par les secteurs des mines et bois – dont la transformation – depuis la mesure d’interdiction d’exportation des grumes. L’objectif général du PAT a été de capitaliser ces enseignements pour aller un peu plus vite dans l’action des réformes et de mise en place de projets structurants afin de créer des conditions d’un pays dont l’économie reste ou demeure toujours sous la coupe des ressources pétrolières.

Le PAT avait pour but de repenser le modèle de redistribution en apportant des réponses plus volontaristes à ces facteurs de vulnérabilité et d’exclusion sociale. Créer et former en fonction des besoins des entreprises et de l’économie, promouvoir l’égalité homme-femme, privilégier la prévention et les soins de santé primaire. Mieux prendre en charge la santé mère-enfant, généraliser l’accès facile à l’eau potable et à l’électricité et à un logement décent. Asseoir, enfin, le mode de fonctionnement des organismes de protection sociale de l’État. C’est là toute la philosophie de la vision du développement du pays impulsée par le Président de la République, Ali Bongo Ondimba, depuis 2009.

Des réformes importantes ont également été conduites sur le plan économique. Dans le secteur pétrolier, le décret sur le contenu local devrait améliorer le potentiel de ruissellement du secteur.

Ce sont au total 190 projets répartis dans les secteurs de l’eau, de l’électricité, de l’éducation, de la santé et des infrastructures, qui ont été évalué en début d’année, lors des matinales gouvernementales pour dresser le bilan à mi-parcours du PAT.

Dans le secteur des infrastructures, un peu plus de 7 000 km de routes ont été réalisés. Malgré les sacrifices consentis par le gouvernement, ses dernières années, le défi de la route reste et demeure une forte préoccupation pour Ali Bongo Ondimba et des populations. Le Ministre des travaux publics, de l’équipement et des infrastructures est parfaitement conscient de cette mission qui lui est dévolue.

L’opérationnalité du Fonds autonome national d’entretien routier (FANAR) devrait améliorer les conditions de circulation à travers le pays. Dans ce programme, 37 projets routier – dont le démarrage de la Transgabonaise – la voie de contournement de l’aéroport de Libreville, la rocade sud « Owendo-Bipass » sont en phase d’exécution ou font l’objet d’études de faisabilité ou environnementale ainsi que l’indemnisation des personnes impactées par lesdits projets.

La transformation locale du bois, le domaine agricole, le secteur de l’éducation, la santé, l’eau et l’électricité, les technologies… le PAT s’est pourtant imposé comme le référentiel, le cadre de programmation des politiques publiques pour la période 2021-2023. Mais pour les populations, le bilan du programme demeure fortement mitigé.       

Thierry Mocktar

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