Coorganisée par les Nations unies et l’Union africaine, la rencontre de Libreville regroupait il y a plusieurs mois dirigeants et représentants de la société civile. Le grand singe prioritaire de la faune gabonaise laisse sans doute une réflexion à ces participants : N’arrêtons jamais de rêver, de créer, d’améliorer et d’innover pour demain.
Plaçons la prospective comme un objectif commun, permettant à des personnes et des cultures différentes de se rencontrer et de connecter les idées.
Selon l’ONU Climat, ce sommet à Libreville était une « étape clé » avant la COP27, la conférence sur les changements climatiques qui s’est tenue à Sharm-El-Sheikh en Égypte.
A l’heure où de nouveaux modèles d’échange s’inventent, la vente de produits forestiers non-ligneux peut-elle déclencher l’achat par une start-up de parcelles de forêts pour loger des primates ?
Une forêt tropicale à énergie zéro alimentée par un écosystème autonome est-elle possible ? Vu de Bangalore ou de Kuala Lumpur en Malaisie, le Gabon peut jouer ce rôle de Singapour africain, offrant un nouveau parcours d’innovation vers l’habitabilité et la résilience.
Comptant parmi les trois villes-États du monde, Singapour s’épanouit en tant que ville compacte, mais durable et agréable à vivre. 85 % de la population vit dans des logements publics de grande taille, où 8 maisons sur 10 sont situées à dix minutes à pied d’un parc. L’un de ces parcs est le premier site du patrimoine mondial de l’UNESCO – le jardin botanique de Singapour, qui se trouve à seulement cinq minutes de l’emblématique rue commerçante Orchard Road, nommée d’après les plantations qui l’ont bordée dans les années 1940.
Il est difficile de dire où commence la nature et où finit l’architecture A l’exposition universelle de Dubaï, le pavillon Singapourien invitait à découvrir un espace vert tridimensionnel entouré d’arbres forestiers, recouvert d’un spectaculaire Hanging Garden. Les visiteurs pouvaient se promener sur un paysage vallonné et des Garden Cones de 9 mètres de haut, un témoignage de la réputation de Singapour en tant que ville dans un jardin.
Entre l’Asie des échanges du Common Wealth et l’Afrique des matières premières de l’Arc Atlantique, le Gabon peut servir d’incubateur-tremplin de l’économie circulaire et des grands projets qui accompagnent la transformation de nouvelles chaînes de valeur. Perlage, pharmacopée à faible impact, diamants alternatifs sans extraction forestière, bioéconomie mondiale, alliance solaire, lowtech, industries créatives et culturelles, transmission des savoirs… Nombreuses sont les opportunités à développer au carrefour des grandes traditions africaines de commerce et d’innovation.
Kevin LOGNONÉ