Le non-aménagement des sites pouvant permettre aux populations de construire en toute quiétude laisse entrevoir la construction en anarchique dans la commune de Lambaréné. D’aucuns choisissent comme espace, soit le long de l’Ogooué, soit les lits des rivières et les vallées pour bâtir leurs habitations, quand bien même, ils connaissent que cela n’est pas sans conséquences.
Les pluies diluviennes qui s’abattent en ce moment dans la province du Moyen-Ogooué, obligeant la sortie de l’Ogooué de son lit, a fait plusieurs sans-abris dans la commune de Lambaréné et ses environs. Le constat fait sur le terrain ne laisse entendre que les quartiers et les villages dans lesquels les habitants se sont réveillés complètement dans l’eau ; Adouma, Dakar, Saouty, Saintes Thérèse, Lalala pour ne citer que ceux-là dans le 1er arrondissement de la commune.
Les habitations sont non seulement construites dans une île, c’est-à-dire entre deux rives du fleuve, mais surtout à proximité dudit fleuve (Ogooué). Dans le 2e arrondissement, les quartiers tels la carrière, Magnang et Atsié subissent le même sort. Là-bas, les véhicules n’ont plus accès. Le tandem vénérable sénatrice Berthe Mbene Mayer et son vice-sénateur, Dorckys Emmanuel Ikosset Babenier, par ailleurs secrétaire départemental de l’Ogooué et des lacs, n’a pas choisi le chemin des accusations.
« La vénérable sénatrice, Berthe Mbene Mayer et moi, assurons gratuitement les traversées des populations d’une rive à une autre, à l’occurrence des élèves et travailleurs et entre autres personnes. Nous n’attendons rien en retour, si ce n’est qu’aider », a déclaré Dorckys Emmanuel Ikosset Babenier, l’un des bienfaiteurs.
Cependant, d’autres piroguiers ont mis à profit cette situation pour se remplir les poches, les montants de la traversée varient de 100 FCFA pour les élèves et 200 FCFA pour les travailleurs. Les habitants des quartiers susmentionnés ont déserté leurs maisons après avoir tout perdu : appareils électroménagers, pièces d’état civil, animaux domestiques, etc.
À qui incombe la responsabilité desdites inondations dans la commune du Moyen-Ogooué ?
Pour répondre à cette interrogation, les populations incriminent en grande majorité le gouvernement pour avoir échoué à ses missions régaliennes, qui n’est autre que l’aménagement des sites pouvant accueillir les citoyens. Selon leurs dires, le gouvernement a brillamment échoué dans sa gestion. Gérer, c’est prévoir, ont-elles laissé entendre. À lors que l’on ne cesse de nous rabattre les oreilles avec les paroles du genre, la terre appartient à l’État. De quel État parlons-nous ? Un État démissionnaire ? Sans pointer du doigt les populations réfractaires, irresponsables qui arrivent à mettre volontairement leurs familles en danger.
En effet, les torts sont bel et bien partagés entre l’État, démissionnaire de ses missions régaliennes, et les populations insensées. Car comment comprendre que l’on puisse construire sans respecter les normes ? Pis, certains vont jusqu’à bâtir sur les lits des rivières et des vallées. À Lambaréné, aucun bateau ne peut pour le moment passer sous les deux ponts.
Newman