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dimanche, 24 novembre 2024

Ile Mbanié : qu’est-ce qui agite la Guinée Équatoriale ?

Depuis le mois d’avril dernier, ndlr, le Gabon et la Guinée Equatoriale se trouvent en confrontation à  La Haye, devant la Cour internationale de justice (CIJ). La rencontre porte, une nouvelle fois, sur le différend frontalier, vieux de plusieurs décennies, entre les deux Etats voisins, au sujet de la question de limitation de l’Île Mbanié et ses confins. Le Gabon et la Guinée Equatoriale  sont deux États de la sous – région Afrique centrale colonisés respectivement par la France et l’Espagne durant les grandes découvertes et lors de la pénétration coloniale sur le continent noir.

L’Ile Mbanié durant tout ce temps a toujours été considérée comme un héritage acquis par le Gabon qui l’a reçu en lègue du colonisateur français lors du transfert de compétence, en 1960, à l’occasion de l’accession du Gabon à l’autodétermination. La France avait conquise ces bouts de terre en 1900 auprès de l’Espagne lors du traité de Paris. La Guinée Equatoriale à travers sa démarche auprès de la CIJ, entend-elle remettre en cause l’originalité d’un traité convenu par les deux  anciennes puissances coloniales qui attribut la souveraineté du Gabon sur l’Île Mbanié ?

Après un premier rendu intervenu en 2000, par les instances compétentes de l’Organisation des nations unies (ONU), notamment le Conseil de sécurité, qui reconnaissait effectivement la souveraineté territoriale du Gabon sur l’Île Mbanié, la Guinée Equatoriale, dans sa quête d’un gain de cause, avait décidé de porter le dossier du différent frontalier sur la table de la CIJ. Et cette fois nous y voilà. Lors de la Conférence des ambassadeurs franco-espagnole de Paris en 1900, les deux puissances colonisatrices d’alors, ont une convention délimitant leurs possessions territoriales respectives de l’Outre-mer.

Parmi lesquels : les Iles Corisco, Elobey et Elobey Grandé qui devenait priorités de l’Espagne. Quand aux autres Iles : Cocotiers, Conga et Mbanié étaient reconnues possessions françaises. Malgré la régularité de cette convention, l’Espagne avait quelque peu boudée le traité jusqu’à la création de la Société des Nations (SDN) – ancêtre de l’Organisation des nations unies (ONU). En effet, le traité en son article 7 précise de la reconnaissance par la France « d’un droit de préemption sur les anciennes possessions espagnoles (…) ayant la particularité d’être voisines du Congo français ». Le constat qui avait été établi confirmait bien que Mbanié au même titre des îlots alentour (Conga et Cocotiers) étaient plus proches du bassin du Congo français auquel le territoire du Gabon appartenait à travers sa façade maritime.     

Dans les années 1970, l’octroi respectif de permis de recherche pétrolière sera à l’origine de la naissance du différent frontalier. Des réunions de concertation ont alors lieu,  entre 1971 et 1972, entre le Gabon et la Guinée Equatoriale. Période à laquelle Santa Isabella (Malabo) va mettre à profit pour lancer des représailles contre des pêcheurs locaux installés sur l’Île Mbanié. Le Gabon qui a toujours agit pour restaurer le bon ordre en prônant pour le bon voisinage apaisée réagit avec l’envoi d’un détachement de la Gendarmerie nationale. Le Conseil de sécurité qui est saisi par la Guinée Equatoriale pour arbitrage, redéfini les limites territoriales telles que prescrites par le document initial de 1900 entre la France et l’Espagne qui confirme la souveraineté du Gabon sur l’Île Mbanié ainsi que des îlots Conga et Cocotiers.

Comme par un effet de mode au même titre que le colonisateur espagnol lors de la conférence de Paris, la Guinée Equatoriale fait alors volte-face de cette décision en faveur du Gabon. Quelles est donc cette agitation forniquée par Malabo qui voudrait s’approprier ces lopins de terre pour son seul intérêt économique, alors qu’elle se sait perdante d’avance. En déclin économique depuis plusieurs années, Malabo tente en vaincre faire du dossier « Mbanié » une obsession primordiale pour espérer faire prévaloir au niveau de la sous – région un leadership aux pieds d’argile dans la zone. Le Président de la République, Ali Bongo Ondimba qui a succédé à son illustre prédécesseur, feu Omar Bongo Ondimba dans la suite de la conduite du dossier entend dès lors préserver la souveraineté territoriale du Gabon sur l’Ile Mbanié et les îlots Conga et Cocotiers. Tout en maintenant des relations de bon voisinage avec les pays frères.                          

Au mois d’avril dernier, ndlr, le Gabon a dépêché – à La Haye – une importante délégation composée d’éminents juristes du droit Constitutionnel et international (Marie Madeleine Mborantsuo et les Professeurs Guillaume Pambou Tchivoundza et Guy Rossatanga Rigneau), ainsi que du monde diplomatique Liliane Massala (Ambassadeur du Gabon en France), Serges Thierry (Ambassadeur du Gabon au Bénélux) pour la défense de son mémoire en référé.  

Thierry Mocktar      

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