Dans le cadre de la Journée mondiale de la liberté de la presse célébrée ce vendredi 3 mai, Reporter sans frontières (RSF) a rendu public son classement annuel sur l’indice de la liberté de la presse. Une nouvelle encourageante pour le Gabon qui a réalisé une impressionnante avancée en gagnant 38 places par rapport à l’année précédente, se classant ainsi 56e sur 180 pays évalués.
Ce bond spectaculaire est largement attribué à l’engagement des autorités actuelles, en particulier du général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition. Dès son investiture, ce dernier a affirmé sa volonté d’appuyer le travail des médias en leur assurant toute la liberté nécessaire pour exercer leur métier.
Cependant, malgré cette progression notable, des défis persistent. RSF pointe du doigt la Haute autorité de la communication (Hac) pour « ses pratiques restrictives qui entravent l’émergence d’une presse vraiment libre et indépendante au Gabon ». Les sanctions jugées excessives et la politique répressive de la Hac semblent constituer des obstacles majeurs à la liberté de la presse dans le pays.
Parmi les autres défis auxquels est confrontée la presse gabonaise, on compte les difficultés « économiques, exacerbées par la crise des matières premières de 2014 et la pandémie de Covid-19 ». La faillite de nombreux médias, la réduction du marché publicitaire et la précarité des conditions de travail des journalistes sont autant de facteurs qui compromettent la santé du secteur médiatique.
Bien que les arrestations arbitraires restent rares, les journalistes gabonais continuent de subir des intimidations, notamment à travers des convocations par les services de sécurité. Pour consolider les progrès réalisés et garantir une presse libre et indépendante, des efforts supplémentaires doivent être déployés pour renforcer la transparence de la Hac, soutenir financièrement les médias et instaurer un environnement propice à un journalisme critique et diversifié.
Sofia