L’heure est désormais à la vérité et à la responsabilité. Il est inadmissible que jusqu’à ce jour, après le naufrage le plus sombre dans l’histoire du pays, l’on ne soit toujours pas capable d’expliquer aux populations ce qu’il s’est vraiment passé, et mieux, qui en porte la responsabilité ? C’est parce que le politique a tellement gangrené notre pays que l’on soit au niveau où tout tend soit vers une banalisation de la douleur d’autrui, ou de la mystification de ce qui peut être expliqué à tous sans aller à gauche ou à droite.
Depuis le naufrage du Esther Miracle, navire vétuste, véritable cercueil flottant, qui a quand-même obtenu l’autorisation des autorités compétentes, et notamment celle du ministère des transports pour transporter les marchandises et des compatriotes, l’on en est toujours à cacher aux populations les informations essentielles.
Dans un pays où les institutions sont fermes, le directeur de la marine marchande et le ministre des transports auraient déjà démissionné ou limogé, en attendant l’aboutissement de l’enquête.
Mais puisqu’il s’agit du Gabon, le gouvernement en est désormais réduit à afficher une solidarité au prix du sang des innocents. Pourquoi couvrir Brice Constant Paillat, le ministre des transports, alors que depuis que cet originaire de Mulundu est en poste dans ce département ministériel, tout va à Vaulx l’eau.
Notons que sous Brice Constant Paillat au ministère des Transports, les catastrophes se sont multipliées. Il y a eu la récurrence des déraillements de trains marchandises et voyageurs, qui ont fini par aboutir à un éboulement de terrain, alors que tout ceci aurait pu être évité.
Il y a eu le limogeage en catimini du secrétaire général du ministère des transports, un proche de Brice Constant Paillat, du DCRH du même ministère, pris la main dans le sac car ces derniers monnayaient les recrutements à la Fonction publique.
Il y a eu les cas de magouilles multipliés à la Direction générale des transports (DGTT), engluée dans le faux jusqu’à la lie.
Tout récemment, avec le drame survenu près de Lambaréné, avec la mort de ces 4 élèves fauchés par un transporteur. Là encore, Brice Constant Paillat est resté muré dans son bureau, alors que Camélia Ntoutoume Leclercq, la ministre de l’Éducation nationale, se rendait auprès des familles.
Aujourd’hui, il y a le naufrage du Esther Miracle, que l’on savait pourtant défaillant, mais qui a quand même obtenu une autorisation des services de Brice Constant Paillat. Pourquoi jusqu’à ce jour continue-t-il à demeurer au gouvernement ? Le doit-il à sa proximité à Rose Christiane Ossouka Raponda ?
Le peuple gabonais souhaite que les sanctions soient exemplaires et la démission de Brice Constant Paillat pourrait déjà servir d’exemple.
Pierre Boutamba