Alors que le Gabon a récemment accueilli une partie des 1000 bovins en provenance du Brésil dans le but de relancer la filière bovine nationale, une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux met en lumière des dysfonctionnements majeurs. Jeff Blampain, l’un des 39 stagiaires formés au Brésil dans le cadre de ce projet, dénonce des conditions de travail déplorables et une préparation insuffisante.
Dans sa vidéo, Jeff Blampain souligne l’absence d’infrastructures essentielles sur le site du Ranch Ngounié, où les bovins ont été accueillis. Il mentionne l’absence d’infirmerie, de machines pour la traite des vaches, et l’absence d’installations de base pour le personnel. Cette situation est d’autant plus préoccupante que certaines vaches ont déjà mis bas durant le transport.
Et pourtant, des sources officielles indiquaient que le site était en préparation depuis mai 2024 pour accueillir les animaux dans des conditions optimales, avec des infrastructures telles qu’un parc de quarantaine, un hangar de stabulation et une maternité.
Sur le terrain, les conditions de travail frisent l’incompréhension. Les travailleurs doivent, d’après le récit de ce dernier, parcourir jusqu’à 40 kilomètres à pied pour accomplir leurs tâches, faute de moyens de transport adaptés et suffisants. « Comment justifier cela sur un projet qui pèse 7 milliards de francs CFA ? », a fait savoir Jeff Blampain.
Jeff Blampain revient également sur les difficultés rencontrées lors de la formation au Brésil. Selon lui, les conditions de vie étaient difficiles, avec une alimentation inadéquate et un environnement peu propice à l’apprentissage. Malgré ces défis, les stagiaires espéraient trouver de meilleures conditions à leur retour au Gabon. Cependant, la réalité sur le terrain a conduit une majorité d’entre eux à abandonner le projet, seuls 14 ou 15 ayant décidé de continuer l’aventure.
Ce projet, financé par le Gabon, vise à relancer la filière bovine et à réduire la dépendance alimentaire du pays. Toutefois, les témoignages comme celui de Jeff Blampain mettent au clair un manque de préparation et de coordination. Les infrastructures promises ne sont pas opérationnelles, et les conditions de travail des employés sont loin des standards attendus. Ces critiques soulèvent des questions sur la gestion et l’allocation des fonds dédiés à ce projet.
Face à ces révélations, il est impératif que les autorités gabonaises prennent des mesures pour rectifier la situation. Le succès de ce projet dépend non seulement de l’investissement financier, mais aussi de la mise en place effective des infrastructures et du respect des conditions de travail des employés. Sans une action corrective rapide, l’ambition de renforcer la sécurité alimentaire nationale pourrait se transformer en un échec retentissant.
Wylss NGADI