Le regretté Casimir Oye Mba – leader d’opinion – avait-il eu très tôt raison en appelant à un troisième Dialogue politique ? Au lendemain de la crise postélectorale de 2016, deux dialogues politiques avaient été organisés. L’un au stade d’Angondjé par le camp de la majorité à l’initiative d’Ali Bongo Ondimba. Le second dialogue par l’opposition à la chapelle de « Nazareth » du côté de la cité des Ailes, au Nord de Libreville.
L’opposant Casimir Oye Mba indiquait alors, qu’au regard du contexte qui prévalait, ‘’il était nécessaire de croiser les résolutions de ces deux rencontres afin de parvenir à l’apaisement et à la sortie de crise dans le pays’’.
Malheureusement, mis en accusation par ses pairs de collusion avec le pouvoir, la démarche de l’ancien Premier ministre a été proscrite par son camp. Qui a finalement privilégié l’incitation des masses. Car ne trouvant aucun intérêt aucune alternative d’aller à un dialogue ensemble que le pouvoir.
En rejetant l’idée d’apaisement préconisée par l’un des siens, l’opposition s’était volontairement mise en difficulté. Ne devrait-on pas, un temps soit peu, s’interroger sur ces départs de plusieurs cadres de l’opposition qui ont rallié ces derniers temps le camp de la majorité.
Après avoir vainement espéré une incertaine vacance du pouvoir, dont l’urgence encore moins le cas de force majeure n’a jamais prévalu, l’opposition est désormais résolue à se lancer, de nouveau, dans un processus électoral dont elle a souvent dénoncé les règles. L’option d’un semblant de soi. C’est dire que l’échec irréversible risquerait bien d’être, une nouvelle fois, au rendez-vous de l’histoire. A défaut de planifier une hécatombe pour ses candidats.
A moins de souffrir de dégénérescence, l’intérêt du peuple n’a jamais été la préoccupation majeure d’une partie de l’opposition. Dont les actes et les faits posés par certains acteurs illustrent, parfaitement, la preuve de l’irréversibilité. A cela il manquerait, évidemment, au collectif de l’opposition gabonaise, un esprit à la hauteur du patriotisme.
L’élection présidentielle serait-elle alors hypothéquée pour l’opposition gabonaise ? En effet l’absence d’un candidat de calibre constituerait un réel handicap de taille. C’est ainsi que certains militeraient beaucoup plus en faveur des élections législatives, afin d’intégrer le centre du système législatif du pays (assemblée nationale).
En optant pour le boycott des élections de 2011 et 2018, l’opposition a fini par tuer ses propres espoirs en prônant la politique de la chaise vide, et celle qui ne paie pas. Une fois de plus, une ligne dramatique supplémentaire dans les annales sombres d’une arlésienne dans la nation.
Thierry Mocktar
RIEN À DIRE.