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vendredi, 22 novembre 2024

Conscience écologique : un concept dépourvu chez les Gabonais

Depuis les années 1990, si des efforts significatifs ont été fournis dans le domaine de la gouvernance environnementale au Gabon, à l’heure actuelle, ils s’avèrent cependant insuffisants pour parler d’une véritable prise de conscience collective. Et pour cause, l’écologie, en tant que mécanisme de régulation de l’exploitation de l’environnement demeure peu ancrée dans la conscience des populations.

L’adaptation au changement climatique, la lutte contre les gaz à effet de serre (GES) et l’exploitation rationnelle des ressources sont des concepts qui prennent de plus de l’importance dans le commun de l’humanité à travers la planète. Pour s’arrimer à ces questions, les populations dans les pays ne manquent pas de se mobiliser en dénonçant, en conscientisant ou en luttant contre les facteurs de précipitation du réchauffement climatique.

Au Gabon, malgré les rares implications de l’Etat et des ONGs spécialisées dans l’environnement, la prise de conscience face aux dangers qui guettent la biodiversité n’est pas assez effective au sein de la population.

« Il semble que beaucoup d’ONGs soient engagées dans ce combat et travaillent avec le ministère en charge des Eaux et Forêts. Ma contribution dans ce combat est subtile. J’évite par exemple de jeter les ordures dans les rues, en optant pour les bacs à ordures. Je sensibilise aussi les miens à ne pas jeter les ordures ou déchets à même le sol. C’est aussi une forme de mobilisation », décline Monsieur Bibang Narcisse habitant au quartier Akébé.

Même écho pour Mademoiselle Shannel Mengue rencontrée à la Vallée-De-Sainte-Marie, qui comme Narcisse s’illustre dans la sensilisation sur la lutte contre la pollution par les ordures. « A mon niveau, j’évite fréquemment de jeter les ordures à même le sol. Car je me dis qu’en prenant soin de l’environnement, je prends soin du milieu dans lequel je vis », souligne-t-elle.

Ces deux positions montrent une certaine singularité dans les actions posées en faveur de la pollution urbaine, laissant de côté les questions urgentes qui nécessitent un engagement individuel mais citoyen.

La position de Mademoiselle Leisy Akoghe vivant au Boulevard Triomphale montre combien la mobilisation des citoyens Gabonais souffre d’un manque de motivation publique. « Bien que la préservation de l’environnement soit une question qui me préoccupe, je ne me suis presque volontairement jamais mobilisée.

La raison est toute simple : à la différence de la question des violences faites aux femmes qui jouit d’une implication de la Fondation Sylvia Bongo Ondimba,  celle de l’environnement manque de repère publics », souligne-t-elle. Pour cette dernière, l’Etat et les ONGs doivent créer un cadre propice à l’émancipation des populations en faveur des questions touchant le domaine de l’environnement.  Et c’est à ce niveau que la sensilisation serait d’une grande utilité selon Mademoiselle Hirvana Bouassa, car sans cela, il n’y aurait pas de conscience écologique.

L’intérêt de la sensibilisation réside dans le fait qu’elle élargie la question de la préservation de l’environnement en permettant une prise de conscience collective.  C’est d’ailleurs ce qu’estime Monsieur Eric Mendome, qui considère qu’il s’agit là d’« un sujet qui n’est pas vraiment traité dans sa globalité au Gabon ». Face aux enjeux environnementaux, il est aisé de se sentir limité dans ses actions, voire impuissant. Un tel sentiment d’impuissance pousse les citoyens à se désengager vis-à-vis de l’environnement et à espérer que l’émergence des solutions provienne uniquement des gouvernants ou des ONGs.

Source : La Lettre Verte

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